Beyrouth-sur-Seine

Dans « Beyrouth-sur-Seine » (Stock 2022), Sabyl Ghoussoub raconte l’exil à Paris de ses parents, empêchés de rentrer au pays par la guerre civile (1975 – 1990) et par ses séquelles jusqu’aujourd’hui. Son récit a obtenu le prix Goncourt des lycéens.

Le livre oscille entre les années de guerre et la période récente, marquée par la révolte des jeunes d’octobre 2019 et l’explosion qui a détruit le port de Beyrouth le 4 août 2020. La colère affleure : « je suis très en colère, par les victimes de l’explosion du port, qui malheureusement sont complètement délaissées, par les victimes de la crise économique, par ces massacres pendant la guerre du Liban qui n’ont pas encore été jugés, » dit l’auteur à France Info. Continuer la lecture de « Beyrouth-sur-Seine »

Un récit de ténèbres et d’espoir

Dans « un récit de ténèbres et d’espoir » (Bloomsbury 2016, non traduit en français), Erwin James raconte son enfance cabossée et la longue dérive vers l’alcoolisme et la violence, sanctionnée en 1984 par une condamnation à la prison à perpétuité pour un double meurtre.

Il raconte aussi son long processus de rédemption grâce à une psychologue de prison, Joan Branton, à qui le livre est dédié. Le titre du livre en anglais est d’ailleurs « Redeemable, a memoir of Darkness and Hope ». Le vocable « Redeemable », que l’on peut traduire par « rachetable » appartient à la théologie chrétienne de la rédemption. Dans le lexique de la France laïque, on utiliserait probablement « réinsérable », pour désigner une personne qui parvient à changer de route et à se réconcilier avec la société. Continuer la lecture de « Un récit de ténèbres et d’espoir »

L’immensità

« L’immensità », film d’Emanuele Crialese, plonge le spectateur dans l’Italie des années 1970, corsetée par le patriarcat.

 Le couple formé par Clara (Penelópe Cruz) et Felice (Vicenzo Amato) ne fonctionne pas. Felice – dont la ressemblance avec Jaïr Bolsonaro est frappante – est un mari volage qui, chez lui, traite sa femme comme une domestique et une esclave sexuelle et exige de ses enfants qu’ils se taisent à table. Continuer la lecture de « L’immensità »

Caravage

Réalisé par Michele Placido, « Caravage » raconte la vie turbulente de Michelangelo Merisi, dit Le Caravage (1571 – 1610) et la manière dont elle a modelé sa peinture.

 Dans sa version italienne, le film a pour titre « l’ombre de Caravage ». Il met en effet aux prises Merisi lui-même (Riccardo Scamarcio) et son ombre, un agent du pape (Louis Garrel) chargé d’instruire le dossier du peintre. Continuer la lecture de « Caravage »