Joseph Kessel en Syrie

Le reportage que fit Joseph Kessel (1898 – 1979) en Syrie en 1926 mérite qu’on le lise à la lumière des événements dramatiques d’aujourd’hui.

En 1926, la Syrie (qui inclut le Liban actuel) est, depuis le dépeçage de l’empire ottoman par le traité de Versailles, sous mandat français. Mais les troupes françaises sont en état de guerre permanent. « Qui expliquerait pourquoi on se bat et qui se bat ? » demande Kessel. Continuer la lecture de « Joseph Kessel en Syrie »

Au Musée de Villèle, l’ombre du code noir

Transformé en musée, le domaine familial des de Villèle à Saint Gilles les Hauts (La Réunion) porte la trace de l’esclavage.

La maison de maître a été construite en 1788 et a servie de demeure aux Desbassyns pendant des décennies, puis aux de Villèle, avant d’être cédée au département de La Réunion en 1974. Curieusement, on sort de la visite sans apprendre grand-chose de la vie de ces propriétaires agricoles exploitants. Quelles furent leurs stratégies de culture, du café à la canne à sucre ? Sur quels marchés mondiaux opéraient-ils ? Quand décidèrent-ils de se lancer dans le raffinage du sucre ? Continuer la lecture de « Au Musée de Villèle, l’ombre du code noir »

Le Musée Champollion, les écritures du monde

Le musée « Champollion, les écritures du monde » de Figeac (Lot), inauguré dans sa forme actuelle en 2007, constitue une magnifique réussite.

Jean-François Champollion (1790 – 1842) est natif de Figeac. S’il a finalement passé plus de temps à Grenoble et à Paris que dans sa ville natale, s’il séjourna longuement en Italie et fit une expédition en Égypte, la ville de Figeac en a fait son héros. Sa maison natale a été transformée en musée ; la place qui jouxte la maison a été baptisée « place des écritures » et une immense reproduction de la pierre de Rosette a été réalisée par Joseph Kossuth et déposée sur le sol. Continuer la lecture de « Le Musée Champollion, les écritures du monde »

Le problème Spinoza

Dans « Le problème Spinoza » (2012), le psychiatre américain Ivrin D. Yalom fait s’affronter à deux siècles de distance le philosophe hollandais d’ascendance juive portugaise Baruch Spinoza (1632 – 1677) et l’idéologue du parti nazi Alfred Rosenberg (1893 – 1946).

Au milieu du dix-septième siècle, Amsterdam accueillit un grand nombre de Juifs fuyant les régimes ultra-catholiques de l’Europe du sud. En Espagne notamment, les Juifs furent contraints à l’exil ou à la conversion. Mais l’Inquisition continua à rechercher inlassablement, pendant des décennies, les faux convertis ; et une loi de « pureté du sang » interdisait certains emplois à ceux qui avaient une ascendance juive. L’émigration vers les Pays-Bas fut massive. Pour les rabbins, la tâche de re-judéïsation de réfugiés qui avaient été élevés de force dans la culture catholique était immense. Continuer la lecture de « Le problème Spinoza »