Aux Etats-Unis, la guerre aux chômeurs est déclarée

Dans The New York Times du 1er juillet, Paul Krugman invite ses lecteurs à prendre conscience de la guerre impitoyable qui se livre actuellement aux Etats-Unis contre les chômeurs.

 « Transhumances » s’est fait l’écho à plusieurs reprises de la montée, dans les pays développés des deux côtés de l’Atlantique, d’un courant de pensée qui estime que les chômeurs se sont mis dans leur situation par leur propre faute, en raison de leur paresse. Pour réduire le chômage, il faudrait diminuer les incitations à l’oisiveté que constituent les allocations. Paul Krugman cite Paul Ryan, le président (Républicain) du Comité du Budget de la Chambre des Représentants : les programmes sociaux  « transforment le filet de sécurité en un hamac qui endort doucement les ayants-droit et les mène à une vie de dépendance et de complaisance ». Continuer la lecture de « Aux Etats-Unis, la guerre aux chômeurs est déclarée »

Une vie d’homme

Je viens de participer à Lille aux funérailles de mon oncle Alfred. L’occasion de réfléchir à ce que représente une vie d’homme.

 Mon oncle Alfred est décédé à l’âge de 94 ans. Il aura donc bien vécu, comme l’on dit. Quelle est l’empreinte que laisse cette longue vie d’homme ? Deux filles, trois petits enfants, quatre arrière petits-enfants. Le souvenir d’un homme extraverti qui captivait les convives des banquets de communion solennelle par le récit de ses exploits, de ses étonnements et des ses indignations à grand renfort d’éclats de rire communicatifs. Continuer la lecture de « Une vie d’homme »

Humus

La chronique du samedi du 29 juin du quotidien Sud-Ouest est signée par la romancière Sylvie Germain. Elle a pour titre « humus, homme, humilité ». Nous y ajouterions volontiers « transhumance » !

 Sylvie Germain cite Pierre Rabhi, pionnier de l’agroécologie : « l’humus est l’élément clé de la vie.  C’est là la grande différence que nous avons avec l’agronomie moderne, qui est sous l’obédience de la pétrochimie internationale ». Et elle continue ainsi son article : « le mot « humus » comme le mot « homme » proviennent tous deux de la même racine signifiant « terre ». La terre-limon, la terre-glèbe à la fois grasse et pulvérulente, compacte et malléable, est la matrice de tous les vivants, – dont l’homme. Il s’en exhume ; elle est son terreau maternel et nourricier, le terrain où se jouent tous les actes de la vie jusqu’à l’ultime –il s’y inhume ; elle est son territoire dans l’univers – il en a la tutelle. » Continuer la lecture de « Humus »

La Génération Y épouse le libéralisme économique

Dans The Guardian du 26 juin, John Harris montre comment la génération née entre 1980 et 2000 en Grande-Bretagne a épousé l’idéologie thatchérienne.

 Les démographes désignent la génération née entre 1980 et 2000 sous le terme de Génération Y. A Warrington (Cheshire), le journaliste rencontre un homme de 27 ans qui vient de retrouver du travail, un travail temporaire de livreur de sofas. Il lui demande s’il pense que le fait qu’il se trouvait sans emploi était de sa faute. « Ouais, dit-il, je le pense. Je pense que j’aurais dû poser ma candidature à plus de postes. J’aurais dû me pousser le matin, sortir, venir à des endroits comme celui-ci, essayer davantage. Quand on se sent déprimé, on tend à blâmer le monde pour ses erreurs, on pense que le monde vous doit quelque chose. Mais il ne vous doit rien. C’est vous qui êtes redevables au monde : il faut se motiver, sortir et essayer. » Continuer la lecture de « La Génération Y épouse le libéralisme économique »