Etonnements19 octobre 20210Chronique d’étonnement (1)

De nombreuses organisations demandent à leurs salariés ou bénévoles, en particulier les débutants, d’exprimer, dans un « rapport d’étonnement » ce qui attire leur attention dans les situations qu’ils ou elles traversent. Elles souhaitent ainsi s’abstraire des pesanteurs de la routine, porter un autre regard sur leur activité, engranger des idées nouvelles.

Dans le blog « transhumances », je proposerai désormais des « chroniques d’étonnement ». Au fil des jours, j’y exprimerai ce qui pique ma curiosité, dans l’actualité comme dans ma vie personnelle.

Autochtones

Le journal Sud-Ouest nous apprend que le parquet a requis 25 000€ d’amende contre Brigitte Bardot lors d’une audition au tribunal judiciaire de Saint-Denis pour avoir  traité les Réunionnais « d’autochtones ayant gardé leurs gênes sauvages ». Ce n’est pas le énième dérapage de l’ancienne actrice qui étonne, mais le titre de l’article : « Brigitte Bardot au tribunal pour injures raciales ». Y aurait-il une race réunionnaise ? L’île se ne se caractérise-t-elle pas au contraire par la diversité des peuples qui l’habitent ? (7 octobre 2021)

 

Chloé

L’un de mes petits-fils, deux ans et demi, me prie de lui lire « Chloé joue à  faire le ménage ». Quinze fois, il me demande de revenir à la première page de l’album. Chloé, une petite fille, repasse les habits de sa poupée dans une buanderie où l’on voit deux machines à laver. Ses deux chattes, Minette, la maman et Poufette, la fille, s’efforcent de capter son attention. Je me demande ce qui le passionne ainsi. A-t-il, lui aussi, des envies de fer à repasser et d’aspirateur ? Est-il fasciné par un monde présenté comme féminin ? Son intérêt a-t-il à voir avec les félins ? (12 octobre 2021)

 

Migrants

Le journal Sud-Ouest nous apprend que, le 12 octobre, un TER a percuté 4 migrants (Alain Badiou dirait « prolétaires nomades ») à l’entrée de la gare de Saint-Jean de Luz. Un seul, un homme de 28 ans, a survécu. Grièvement blessé, il a été transporté à l’hôpital. Le train était parti d’Hendaye à 4h46. Les victimes, de nationalité algérienne, dit l’article, étaient allongées sur les voies, vraisemblablement pour se reposer. À quel degré d’épuisement, d’égarement et de détresse ces hommes étaient-ils rendus pour considérer le ballast comme un lit confortable ? (13 octobre 2021)

 

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