Cinéma21 janvier 20220Don’t look up

Diffusé par Netflix, le film d’Adam McKay « Don’t look up », traduit en français par « déni cosmique », évoque sur le ton de la comédie l’incapacité de nos sociétés, à commencer par l’américaine, à éviter un désastre planétaire.

Un obscur astrophysicien, le professeur Randall Mindy (Leonardo DiCaprio) et sa doctorante Kate Dibiasky (Jennifer Lawrence) découvrent qu’une comète se dirige vers la terre et que, dans six mois, l’impact détruira notre planète.

La menace est jugée suffisamment sérieuse pour que les scientifiques soient reçus à la Maison Blanche par la présidente Janie Orlean (Meryl Streep) et son chef de Cabinet et fils Jason (Jonah Hill). Mais ce n’est pas le moment : la nomination d’un juge à la Cour Suprême est la priorité du moment et les élections de mi-mandat sont proches. Il convient d’attendre et d’aviser.

Randall et Kate tentent d’alerter l’opinion publique par une tribune dans un quotidien puis dans une émission de télévision grand-public animée par Brie Evantee (Kate Blanchett) et Jack Bremmer (Tyler Perry). L’émission est centrée sur la bonne humeur, le sourire et les bonnes nouvelles. La fin du monde n’est pas bienvenue. Dibiasky, dont la comète porte le nom, est disqualifiée dans les réseaux sociaux comme hystérique. Randall est peu à peu neutralisé, au lit avec la journaliste, promu au cabinet de la présidente.

Malgré le temps qui presse, il est encore temps d’envoyer dans l’espace une mission pour faire dévier la comète de sa trajectoire. Mais Peter Esherwell (Mark Rylance), le multimilliardaire propriétaire d’un réseau téléphonique, a une proposition bien plus alléchante : désintégrer la comète par des explosifs, la transformer en milliards de dollars grâce aux métaux rares que l’on récupèrera.

La comète est maintenant visible dans le ciel. Ne levez pas les yeux, don’t look up, disent les politiciens à leurs partisans. Randall et Kate se réunissent avec leurs amis pour un dernier repas qui ne peut qu’évoquer celui de Jésus et de ses disciples, la Cène.

« Don’t look up » est clairement une parabole de la menace que fait peser sur l’humanité le réchauffement climatique. L’organisation politique du monde, le tropisme des médias pour les bonnes fausses nouvelles entraînent une surdité collective qui n’annonce rien de bon face à la catastrophe qui s’approche.

Le film est solidement construit, rempli d’humour. On notera en particulier les personnages de la présidente, de son fils et du milliardaire, dont le cynisme est poussé à la caricature. Les acteurs sont tous excellents.

 

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