CinémaSanté27 mars 20230Le Bal des folles

La chaîne de télévision TMC a diffusé, à l’occasion de la journée des droits des femmes, « Le Bal des folles », film réalisé par Mélanie Laurent en 2021 d’après le roman éponyme de Victoria Mas.

 À Paris, vers 1880, Eugénie (Lou de Laâge) est source de problèmes pour ses parents. Elle a des crises de mysticisme pendant lesquelles elle communique avec les esprits des morts. Elle dit ce qu’elle pense, ce qui est incompatible avec les codes de la grande société. Elle n’est toujours pas mariée à vingt-six ans.

 Son père et son frère tranchent dans le vif. Eugénie est hospitalisée sous contrainte à l’hôpital de la Salpêtrière. Le directeur en est le Professeur Jean-Martin Charcot (Grégoire Bonnet), scientifique éminent, inventeur de la maladie qui porte son nom, et grand communicateur. Pour asseoir sa notoriété, il organise des démonstrations de convulsions de patientes sous hypnose.

Le grand événement de communication du Professeur Charcot est, une fois par an, le Bal des folles. La haute société parisienne est invitée à s’encanailler avec ses patientes hystériques ou épileptiques : frottements encouragés (voire plus), frissons d’exotisme psychique garantis. Le Professeur en tire notoriété et reconnaissance.

 Pour les patientes, la vie à la Salpêtrière est un enfer : nuits interrompues de hurlements dans le dortoir, cures de bain glacé, éther et laudanum, cachot noir. Pour Charcot et ses collègues médecins, tous des hommes, les patientes sont des objets de diagnostic et d’expériences, pas des personnes.

 Eugénie se lie avec l’infirmière-cheffe, Geneviève (Mélanie Laurent). Elle la met en contact avec sa sœur décédée. Geneviève promet de favoriser son évasion. Charcot, suspectant cette complicité, confie la garde d’Eugénie à une infirmière dure à cuire, Jeanne (Emmanuelle Bercot). Le Bal des folles constitue une occasion unique pour s’enfuir.

 « Le Bal des folles » est un excellent thriller, qui met en avant le courage de deux femmes qui entendent vivre libres, de l’asile pour l’une, de la servitude à l’égard d’un pouvoir médical brutal et machiste pour l’autre.

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