Cinéma23 janvier 20230Les Cyclades

Dans Les Cyclades, Marc Fitoussi met en scène deux femmes qui furent amies intimes du temps de leur adolescence et qu’aujourd’hui tout oppose.

 Depuis deux ans, Blandine (Olivia Côte) est plongée dans une profonde dépression car son mari l’a quittée pour une jeunette. Pour l’obliger à rebondir, son fils se désiste d’un séjour à Amorgos, l’île du Grand Bleu, au profit de Magalie (Laure Calamy), l’amie d’enfance de sa mère.

 Blandine rêvait d’un hôtel de luxe, d’un SPA, de soleil et de calme. Sa compagne de voyage se révèle une tornade, avide de rires, de danse et de sexe. Le voyage se transforme en pérégrination improvisée d’île en île, de route déserte où il faut traîner les valises en hôtel minable pour archéologues du troisième âge.

Dans une île où elles débarquent malgré elles, parce qu’endormies elles ont raté l’escale d’Amorgos, elles sont accueillies par Bijou (Kristin Scott Thomas), une amie de Magalie. Bijou vit dans une belle maison avec son compagnon grec. La coexistence entre Blandine, excessive dans le deuil de son divorce, et Magalie, qui en rajoute dans l’optimisme et la joie de vivre, devenait insupportable.

 Bijou partage avec Blandine son secret : elle est atteinte d’un cancer qui menace de récidiver. Elle lui révèle aussi le secret de Magalie : son enfance malheureuse, qu’elle tente d’oblitérer par une vitalité explosive. Blandine pourra dès lors relativiser sa propre souffrance. Magalie et elle pourront redevenir indispensables l’une à l’autre.

 J’ai beaucoup aimé cette comédie, dans laquelle Laure Calamy est d’une drôlerie irrésistible, face à une Olivia Côte crédible dans son insondable tristesse. Comme dans toutes les bonnes comédies, le rire est assis sur un passé dramatique. Les personnages réalisent une transhumance qui passe par l’acceptation de ce substrat amer.

 

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