Cinéma10 mai 20230Pièce montée

France 3 a récemment diffusé « Pièce montée », film de Denys Granier-Deferre (2010).

Bérengère (Clémence Poésy) et Vincent (Jérémie Renier) se marient par une belle journée d’été, dans le strict respect des codes bourgeois : montée à l’autel dans l’église du village, pièce montée dans un château, les invités rivalisant de cravates ou de chapeaux.

Comme prélude à la catastrophe, la pièce montée se démonte dans l’escalier de la cave du château. À l’église, le prêtre, Victor (Jean-Pierre Marielle), est de méchante humeur. Solitaire, ami d’un serpent qu’il élève dans la sacristie, il ne supporte pas que la mère du marié vienne lui demander de retirer la statue de Sainte Agathe. Il faut dire que celle-ci expose sur un plateau le sein que ses bourreaux ont tranché.

Surtout, Victor perd ses moyens quand il observe, au premier rang de la famille, Madeleine (Danielle Darrieux), la grand-mère de Bérengère. On saura plus tard ce qui explique ce trouble. Toujours est-il que la cérémonie prend fin dans la précipitation.

La noce se retrouve au château. Les jalousies, les haines recuites, les frustrations, les rêves de princes charmants se donnent libre cours. Bérengère surprend Vincent embrasser une ancienne maîtresse ; on remet à Vincent un billet accusant son épouse de turpitudes sexuelles. La soirée tourne au désastre.

Mais voici que réapparaît Victor, réuni avec Madeleine pour la première fois depuis des décennies. L’un et l’autre sont porteurs d’un secret qui met sens dessus dessous les conventions bourgeoises. L’amour, le véritable amour, serait-il possible ?

On rit beaucoup à ce film porté par une pléiade d’acteurs remarquables. À propos des musiques, Denys Granier-Deferre indique : « Comme pour la caractérisation des personnages, j’ai fonctionné sur les contrastes. C’est-à-dire que toutes les musiques sont gaies quand les personnages sont tristes et vice versa. J’aime que les choses se heurtent et provoquent une distance, mais aussi des éléments de comédie. »

Une bonne comédie porte le spectateur au bord des larmes, larmes de rire, larmes de chagrin. « Pièce montée » y parvient de manière remarquable.

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