Dans le quartier de Bacalan, à Bordeaux, l’église Saint Rémi de la vigne a exposé pendant la période de Noël la crèche qu’avait réalisée Sylvain Dubuisson en 2010 pour l’église de la Madeleine à Paris.
Il n’y a ni Sainte-Famille ni santons dans la crèche de Dubuisson, commanditée par la fabrique de porcelaine Bernardaud.
Dans cette crèche, nommée « Haute sphère », tTout est symbole. Le quotidien Sud-Ouest la décrit ainsi : « Protégé par un long voile blanc de plus de trois mètres de haut, le dôme, composé de 48 panneaux de bois triangulaires, dont l’intérieur est revêtu de biscuits de porcelaine liés entre eux par des étoiles, renferme en son centre une auréole de porcelaine dorée et illuminée. »
L’église Saint Rémi la Vigne est située à quelques centaines de mètres de la Cité du vin, dans un quartier qui fut celui d’ouvriers et de dockers, aujourd’hui livré à une intense rénovation urbaine. Elle abrite de nombreuses œuvres d’art, dont les mosaïques de Jean-François Perry, maître verrier et mosaïste à Anglet. Deux séries de mosaïques se font face, porteuses de scènes de l’Ancien et du Nouveau Testament. On sait l’importance du vin dans la Bible, portée à l’extrême dans le « ceci est mon sang » de Jésus lors de son dernier repas.
Le chœur de l’église est remarquable, avec un retable de Frank Denon, surmonté par une sculpture d’oiseau réalisée par Zigor. L’autel et les sièges sont en bois de sarments.
Des plaques en cuivre réalisées par Frédéric Clanet évoquent les lieux spirituels majeurs de la Gironde : la basilique Saint Seurin de Bordeaux, la basilique de la fin des terres de Soulac, l’abbaye de la Sauve Majeure ou encore l’abbaye de Vertheuil, dans le Médoc.
Plusieurs vitraux représentent des saints, dont « le saint de Bacalan », Michel Favreau, « prêtre-ouvrier décédé accidentellement le samedi 7 avril 1951, à 8 h, sur le bassin à flot n° 2 des quais de Bordeaux. Les freins de la grue 162 n’ont pas fonctionné et les 46 madriers de la palanquée sont tombés sur le jeune docker. Blessé à la tête, il décédera en arrivant à l’hôpital Saint-André : il avait 29 ans. »
Un croquis de Michel Favreau résume sa spiritualité : ceci n’est pas une croix, c’est un mât de charge de cargo.
