Cinéma28 mai 20241Sexe, mensonges et vidéo

Avec « Sexe, mensonges et vidéo », Steven Soderbergh, âgé alors de 26 ans, obtint la Palme d’Or au Festival de Cannes en 1989, et James Spader le prix d’interprétation masculine.

 Ann Milaney (Andie MacDowell) et son mari John (Peter Gallager) ont les apparences d’un couple heureux. Ils vivent dans une belle maison, dans une banlieue cossue. Il est l’étoile montante d’un cabinet d’avocats, et l’avenir semble brillant.

 En réalité, le couple est sexuellement en panne. Ann essaie d’en découvrir la raison par la psychanalyse. John trouve un dérivatif dans une relation charnelle avec la voluptueuse Cynthia (Laura San Giacomo). Il joue avec le feu : au bureau, les annulations répétées de rendez-vous avec des clients importants pose problème ; Cynthia n’est autre que la sœur d’Ann, et l’adultère peut à tout moment faire irruption dans les conversations des deux sœurs.

John accepte d’accueillir pour une nuit un ancien camarade d’université, Graham Dalton (James Spader), revenu dans sa ville natale pour une raison pas claire. Graham a une passion : il enregistre sur des cassettes vidéo, pour son seul plaisir, des entretiens avec des femmes qui se confient sur leur vie sexuelle. Le mot plaisir est à entendre au sens strict. À la suite d’une relation malheureuse, il est devenu impuissant. Le visionnage des cassettes enflamme son désir.

 Graham apparaît aux yeux d’Ann comme un homme séduisant, à l’opposé de son mari si conforme aux standards. Sa voix est douce, enjôleuse. Il fait parler ses interlocutrices de sujets intimes, mais semble le faire avec une retenue de grand timide.

 L’univers d’Ann se fissure lorsque les mensonges de John sur sa fidélité éclatent aux grands jours. Il se fissure davantage quand elle découvre sa propre attirance pour Graham.

 Graham s’est toujours protégé par la distance entre celui qui filme et celle qui est filmée. Il se qualifie de « menteur obsessionnel ». Il n’a jamais voulu regarder en face l’échec de sa relation avec la femme qu’il a voulu retrouver dans sa ville natale. Lorsqu’Ann se saisit de la caméra et la retourne sui lui, tout, soudain, devient possible.

 

One comment

  • Jacques

    29 mai 2024 at 5h10

    « Désir nous tient, douleur nous dure. »
    (désir, destin, dessein) (J.-Cl. Renard – Le Seuil)
    «  Vers ton nom, vers la mémoire de toi
    va le désir de l’âme.
    Mon âme, la nuit, te désire,
    et mon esprit, au fond de moi,
    te guette dès l’aurore. » (Is 26)
    Cet obscur objet du désir (espagnol : Ese oscuro objeto del deseo) est un film hispano-français de comédie dramatique romantique absurdiste réalisé par Luis Buñuel, sorti en 1977. Il s’agit du dernier film du cinéaste. Coécrit avec Jean-Claude Carrière (collaborateur de Buñuel depuis les années 1960), le scénario est inspiré d’un roman de Pierre Louÿs, La Femme et le Pantin. Le titre est tiré d’une citation du roman, « ce pâle objet du désir », que Carrière et Buñuel ont adaptée en changeant l’adjectif.
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Cet_obscur_objet_du_désir
    Noli me tangere (« Ne me touche pas ») est la traduction latine par saint Jérôme de l’adresse Μή μου ἅπτου (Mê mou haptou) dans l’Évangile selon Jean (Jn 20,17). L’adresse est faite par Jésus ressuscité à Marie-Madeleine (Marie de Magdala).
    https://www.qwant.com/?q=noli+me+tangere&origin=suggest&t=web

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