CinémaTélévision22 mars 20180Suzanne

Arte TV a récemment diffusé « Suzanne », film de Katell Quillévéré (2013) qui raconte la vie douloureuse d’une jeune femme déchirée par des attachements passionnels incompatibles.

Le film présente dans un ordre chronologique des séquences de la vie de Suzanne, depuis son enfance jusqu’à l’approche de la quarantaine. Suzanne (Sara Forestier) est fille d’un conducteur de poids lourds, Nicolas (François Damiens). Nicolas est veuf, et il s’efforce comme il peut de jouer le rôle de père et de mère. Suzanne a une relation fusionnelle avec sa grande sœur Maria (Adèle Haenel).

Suzanne est une passionnelle. À 17 ans, elle met au monde un fils, Charly. Mais elle peine à l’élever, amoureuse folle qu’elle est devenue de Julien (Paul Hamy). Le problème est que Julien a partie liée avec le grand banditisme. Pour le suivre, Suzanne plaque tout, y compris son père, sa sœur et son fils. Lorsqu’elle se retrouve, une première fois, en prison, elle apprend que Charly a été placé dans une famille d’accueil.

Libérée, Suzanne tente de se réinventer une vie normale. Mais Julien se réintroduit dans sa vie. C’est une nouvelle rupture, une nouvelle plongée dans la clandestinité, une nouvelle identité. Lorsqu’elle apprend le décès accidentel de sa sœur bien-aimée, la souffrance devient insupportable. Il lui faut trouver le moyen de se rapprocher de sa vraie famille, son père qui peine à l’accepter avec son parcours criminel, son fils qu’elle a abandonné et ce bébé Solange née de son union avec Julien.

« Suzanne » est un excellent film, qui donne à voir sans pathos les souffrances d’une jeune femme qui ose aimer sans limite et qui espère, à la fin des fins, une existence réconciliée. L’interprétation de Sara Forestier est remarquable.

Le film s’achève sur la chanson « Suzanne » de Leonard Cohen : « tu veux voyager avec elle, et tu veux voyager les yeux fermés, et tu sais qu’elle aura confiance en toi, car tu as touché son corps parfait avec ton esprit ». Le voyage que propose Katell Quillévéré est douloureux, mais profondément humain et beau.

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