Haïti, deux siècles de création artistique

L’exposition « Haïti, deux siècles de création artistique » dérange nos clichés sur l’art naïf.

Le Grand Palais présente jusqu’au 15 février une exposition intitulée « Haïti, deux siècles de création artistique ». Le spectateur peut la trouver déroutante, et peut-être même frustrante. On attend en effet des œuvres naïves, fortement colorées. La plupart des œuvres exposées, toiles, sculptures, installations, ne correspondent pas à ce stéréotype. Continuer la lecture de « Haïti, deux siècles de création artistique »

D’autres vies que la mienne

« D’autres vies que la mienne », récit publié par Emmanuel Carrère en 2009, est un livre profondément humain, qui parle sans fioritures de la vie et de la mort.

 Je ne suis pas entré tout de suite dans le récit d’Emmanuel Carrère. L’auteur se trouvait dans un complexe touristique au bord de la mer au Sri Lanka lorsqu’eut lieu le gigantesque tsunami du 26 décembre 2004. Il raconte heure par heure ce qui s’est passé, la détresse d’autres touristes français dont la petite Juliette, 4 ans, a été retrouvée morte ; la recherche de son corps, d’hôpital en hôpital ; le désespoir de sa famille. Le style est descriptif, sans effet littéraire. J’étais déçu, jusqu’à ce que peu à peu je comprenne que c’est précisément cet attachement à la réalité telle qu’elle est, sans embellissement ni arrangement, qui rend son livre beau. Continuer la lecture de « D’autres vies que la mienne »

Retour à Ithaque

« Retour à Ithaque », film du Français Laurent Cantet, donne une image cruelle de la réalité de Cuba aujourd’hui.

 L’Ulysse qui retourne à Ithaque après des années de tribulation est Amadeo, un Cubain d’une cinquantaine d’années. Seize ans auparavant, il a profité d’une tournée théâtrale à Madrid pour émigrer. Après bien des galères, il est parvenu à se faire une situation et à obtenir la nationalité espagnole. Mais maintenant il entend revenir au pays et s’y établir. Continuer la lecture de « Retour à Ithaque »

Rue des voleurs

« Rue des voleurs », roman de Mathias Énard (Babel, Actes Sud, 2012) est un passionnant récit au cœur des craquements qui ébranlent nos sociétés au nord comme au sud de la Méditerranée.

 « Rue des voleurs » avait tout pour me séduire : les villes de Tanger (patrie affective d’un vieil ami), de Barcelone (où j’ai travaillé) et de Tunis (mon dernier voyage au Maghreb) ; les amours contrariées d’un jeune marocain et d’une barcelonaise étudiante en arabe ; la prison d’où le héros écrit son histoire ; l’image tutélaire du voyageur marocain Ibn Battûta. Et je n’ai pas été déçu. Ce roman est de ceux dont on ne voudrait qu’il ne finisse jamais. Continuer la lecture de « Rue des voleurs »