Terre Somnambule

L’écrivain mozambicain Mia Couto a reçu l’an dernier le prix Camões, la plus prestigieuse distinction attribuée à des écrivains lusophones. Son premier roman, Terra Sonâmbula (Terre Somnambule, 1992) nous plonge dans un Mozambique livré aux affres de la guerre civile.

 Fuyant un camp de réfugiés, un vieil homme et un jeune garçon trouvent refuge dans un autocar calciné au bord d’une route désertée. Le vieil homme s’appelle Tuahir. Il a baptisé le jeune garçon Muidinga, mais ce n’est pas le nom que lui avaient donné ses parents. Laissé pour mort, presque enseveli dans une fosse commune, il a été sauvé par le vieux, mais ne se souvient de rien de son passé. Il vaut mieux l’avoir oublié, dit le vieux. Continuer la lecture de « Terre Somnambule »

Philomena

Dans « Philomena », film de Stephen Fears, une Irlandaise part à la recherche d’un enfant qui lui fut enlevé et donné en adoption des dizaines d’années auparavant.

 En 2002, Philomena Lee (Judi Dench), infirmière retraitée vivant à Londres, confie à sa fille un secret. Cinquante ans plus tôt, lui naissait un fils dans un couvent irlandais dédié à l’accueil de « filles-mères ». Ce fils lui fut arraché et donné en adoption alors qu’il était encore tout petit garçon. Philomena aimerait le rencontrer, savoir s’il pense à elle, lui demander pardon de son abandon. Continuer la lecture de « Philomena »

Sombre dimanche

« Sombre dimanche », de la jeune romancière Alice Zeniter, est la saga d’une famille de Budapest, de la seconde guerre mondiale à la chute du mur de Berlin et à l’entrée de la Hongrie dans l’Union Européenne.

 Ce livre est empreint d’un double désespoir : celui d’une nation qui fut grande du temps de l’Empire Austro-hongrois et qui est réduite à la condition d’un petit pays exposé aux rafales de la grande histoire ; et celui d’une famille, les Mándy, accrochée à la maison construite par l’ancêtre et incapable de s’adapter au monde tel qu’il devient. A sa lecture, on se sent envahi de mélancolie, mais par la magie de la poésie, la tristesse est sublimée et atteint une forme de beauté. Continuer la lecture de « Sombre dimanche »

Caniculaires prisons

Les périodes de forte chaleur estivale causent un supplément de souffrances aux personnes détenues et aggravent les conditions de travail du personnel pénitentiaire.

 Les deux expériences sensorielles qui marquent le plus dans l’univers carcéral sont le vacarme et l’odeur. Lorsqu’arrive la canicule, les bruits de serrure et les vociférations de cellule à cellule perdurent mais tendent à s’assoupir. En revanche, l’odeur devient incommodante. Il s’agit d’un mélange intime de transpirations rances et de produits d’entretien de collectivité. Continuer la lecture de « Caniculaires prisons »