Procès d’Assises

L’approche d’un procès d’assises constitue pour une personne détenue, et pour son visiteur, un moment de vérité.

 Cet article est écrit à partir de l’expérience de visiteurs de prison membres de leur association nationale, l’ANVP. Il est illustré par Serge Marty, ancien visiteur du centre pénitentiaire de Bordeaux Gradignan, qui a voulu restituer par la peinture ce qu’il avait vécu auprès de détenus pendant de nombreuses années. Continuer la lecture de « Procès d’Assises »

Umberto Eco, derrière les portes

Arte TV a rendu récemment hommage à Umberto Eco, décédé le 19 février dernier. Au cours d’une soirée spéciale ont été diffusés successivement le film « le nom de la rose » de Jean-Jacques Annaud et un documentaire tourné en 2012 dans lequel l’écrivain, alors âgé de 80 ans, évoquait sa vie et ses passions.

Intitulé « Umberto Eco, derrière les portes », le documentaire de Teri Weln Damisch fut tourné dans la maison d’Umberto Eco près de Rimini : un ancien couvent jésuite aux 40 pièces et 40 portes. Continuer la lecture de « Umberto Eco, derrière les portes »

Le marchand de passés

« L’imposteur » de Javier Cercas raconte l’histoire véridique d’Enric Marco, qui s’était fabriqué un passé de résistant et de déporté. Dans « le marchand de passés », écrit en portugais en 2005, le romancier angolais José Eduardo Agualusa raconte celle d’un bouquiniste de Luanda qui vend à ses clients un passé glorieux qu’ils pourront transmettre à leurs enfants (Éditions Métailié, 2010 pour la traduction française).

« La mémoire est un paysage contemplé d’un train en mouvement ». Il y a des choses qui se passent sous nos yeux, nous savons qu’elles ont réelles mais elles sont loin, nous ne pouvons pas les toucher. Certaines sont déjà si loin, et le train avance si vite, que nous n’avons pas la certitude qu’elles se sont réellement passées. Continuer la lecture de « Le marchand de passés »

L’imposteur

Dans « l’imposteur » (publié en Espagne en 2014, traduction française chez Actes Sud), Javier Cercas s’efforce de comprendre Enric Marcos, l’homme qui présida l’Amicale du camp de concentration de Mauthausen et avait menti sur son passé de déporté.

Né en 1921, le Catalan Enric Marco a fréquemment raconté son histoire héroïque. Encore adolescent, il participa du côté républicain à la guerre civile espagnole. N’acceptant pas la défaite, il entra en résistance contre la dictature franquiste triomphante. Pour éviter la police des vainqueurs, il s’enfuit vers Marseille et fut livré à la Gestapo et déporté au camp de concentration de Mauthausen, en Autriche. Après la libération des camps, il revint à Barcelone et mena la lutte clandestine. Après la mort de Franco, il présida le syndicat anarchiste CNT, puis une fédération de parents d’élèves. Entre 2000 et 2005, il rejoignit l’Amicale espagnole des anciens déportés de Mauthausen qu’il finit par présider, ne ménageant pas sa peine pour que les Espagnols recouvrent la mémoire des Républicains persécutés en raison de leurs idéaux. Continuer la lecture de « L’imposteur »