Le massacre de sang-froid par les Talibans de dizaines d’élèves à Peshawar, au Pakistan, donne la nausée. Aussi parce que le mot « taliban » signifie « élève », « étudiant », « celui qui apprend », à l’exact opposé du fanatisme.
« طَالِب » (talib) signifie en arabe « étudiant », élève. Le fait qu’une faction politique se proclamant « étudiante » assassine d’autres étudiants ajoute à l’horreur de la situation.
La racine du mot est طلب (talaba), qui signifie « demander ». Ici l’absurde rejoint l’horreur. Le mot « demander » renvoie à la relation entre le disciple et son maître. Il est connoté par le doute, l’humilité, l’envie d’apprendre, le besoin de questionner.
En somme, le vrai « talib » se comporte de manière diamétralement opposée à ceux qui se disent aujourd’hui « talibans », ne demandent rient à personne, sont convaincus de détenir à la vérité et s’estiment en droit de l’inoculer aux autres par la terreur.
Une distorsion semblable s’opère s’agissant du mot « djihad ». (« جِهاد»), qui signifie effort, application, et seulement par extension militantisme, appel à la vraie foi et guerre sainte contre les infidèles. Sémantiquement, « djihad » renvoie davantage à l’effort personnel et collectif pour mener une vie juste qu’au combat pour l’imposer à d’autres.