AquitaineCinéma10 juin 20150Thérèse Desqueyroux

Thérèse Desqueyroux, inspiré du roman de François Mauriac, est le dernier film réalisé par Claude Miller avant sa mort en 2012.

 Les familles Laroque et Desqueyroux sont, l’une et l’autre, propriétaires de milliers d’hectares de pinèdes dans les landes de Gascogne. Il est logique que Thérèse Laroque (Audrey Tautou) épouse Bernard Desqueyroux (Gilles Lellouche). À la veille des noces, Thérèse confie à son amie intime Anne (Anaïs Demoustier), la sœur de Bernard et donc sa future belle-sœur, son espoir que le mariage apaise le tumulte intérieur qui l’assaille en permanence.

Audrey Tautou et Gilles Lellouche
Audrey Tautou et Gilles Lellouche

Loin de calmer l’inquiétude de Thérèse, le mariage constitue une prison qui amplifie sa confusion. Anne tombe éperdument amoureuse d’un jeune issu de l’immigration juive portugaise à Bordeaux, et cela ravive la douleur intérieure de Thérèse, qui fait tout pour remettre son amie sur la voie droite d’une jeune fille promise à une alliance avec un catholique fortuné. La naissance d’une petite fille ne la rassérène pas. Elle apparaît vite comme une mauvaise mère, qu’Anne ne tardera pas à supplanter dans son rôle.

 Bernard combat par des doses d’arsenic des douleurs chroniques. Thérèse, hantée par ses démons intérieurs, augmente les doses au point de l’empoisonner. Pour éviter le scandale, les familles Laroque et Desqueyroux se mettent d’accord sur une stratégie qui permettra d’obtenir du juge un non-lieu. Mais celui-ci a un prix : Thérèse devient prisonnière dans sa propre maison, interdite de toute relation avec sa fille, jusqu’à ce que son mari compatissant la laisse partir pour Paris et une vie libre.

 Les acteurs sont remarquables : Audrey Tautou murée dans sa souffrance, haïssant son milieu jusqu’à la tentative de meurtre ; Gilles Lellouche en victime, lui aussi, d’un milieu qui l’oblige à ostraciser sa femme malgré l’affection profonde qu’il éprouve pour elle ; Anaïs Demoustier, amie trahie dans sa passion amoureuse, mais finalement heureuse de suivre la voie tracée par les conventions sociales.

Anaïs Demoustier et Catherine Arditi
Anaïs Demoustier et Catherine Arditi

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