Trésors sauvés de Gaza

L’Institut du Monde Arabe propose jusqu’au 2 novembre 2025 une exposition intitulée « Trésors sauvés de Gaza, 5000 ans d’histoire ».

« Les événements tragiques des vingtième et vingt-et-unième siècles jusqu’à la guerre actuelle ont balayé l’histoire de cette antique oasis, lieu de passage et de contact ouvert sur le monde : qui se souvient que Gaza, née de la rencontre du sable et de la mer, a connu un passé prestigieux sans interruption depuis l’âge du Bronze ? » lit-on dans le livret distribué à l’entrée de l’exposition.

Une centaine d’œuvres sont présentées. Elles avaient été rassemblées pour une exposition à Genève en 2007 et devaient constituer le futur musée archéologique de Gaza, qui n’a pas pu ouvrir. Elles proviennent en partie de fouilles franco-palestiniennes réalisées de 1994 à 2000 sur plusieurs sites, en particulier le port antique d’Anthédon, près de la ville de Gaza et le monastère byzantin de Saint Hilarion à Nussayrât.

L’exposition suit un parcours chronologique : l’âge du Bronze et du Fer ; Gaza, ville de Philistie, aux périodes assyriennes, perses et hellénistiques ; la période romaine et byzantine ; la période musulmane ; Gaza 1905-1922, un patrimoine et des paysages disparus.

« Fondée sans doute pendant la première moitié du troisième millénaire, la ville est citée pour la première fois dans les textes égyptiens du règne de Thoutmosis III 1504-1450 avant notre ère)? Elle y est nommée « Hazattu » d’où vient le nom arabe actuel « Ghazza » », peut-on lire dans le livret de présentation.

La muséographie de l’exposition est pauvre ; les pièces exposées sont mal mises en valeur, il faut de bons yeux pour lire les notices. Cela a peut-être été recherché par les commissaires de l’exposition, dans le contexte dramatique de l’écrasement du territoire par l’armée israélienne.

Rappelons que celle-ci ne se contente pas de bombarder et d’affamer la population de Gaza, de détruire les écoles et les hôpitaux. Le patrimoine de Gaza est attaqué, édifices religieux, cimetières, sites archéologiques. Comme l’a souligné Amnesty International, un génocide est en cours. L’exposition à l’Institut de Monde Arabe est bienvenue.