CinémaDestins29 juin 20230Trois couleurs : rouge

France 5 a récemment diffusé « Trois couleurs : rouge », dernier volet de la trilogie de Krzysztof Kieslowski, son dernier film aussi. « Bleu » était consacré à la liberté, « Blanc » à l’égalité. La fraternité en constitue la trame.

 Valentine Dussaut (Irène Jacob) est étudiante à Genève. Elle est aussi mannequin. Une publicité la représentant triste sur un fond rouge sera affiché dans un format énorme dans les rues de la ville. Sa relation avec le jeune homme qu’elle aime part en vrille.

 Un soir, Valentine percute un chien au volant de sa voiture. L’animal n’est que blessé. Elle le ramène à son propriétaire, un misanthrope qui l’éconduit dans ménagement.

L’homme (Jean-Louis Trintignant) vit dans une grande maison sombre dans un quartier résidentiel. Il écoute les conversations téléphoniques de ses voisins. Intriguée, fascinée, profitant de l’excuse d’une facture de vétérinaire, Valentine vient le rencontrer de nouveau. Peu à peu, l’homme se confie. Il s’appelle Joseph Kern, il est juge à la retraite.

 Valentine éprouve des sentiments contradictoires. Elle est impressionnée par la connaissance intime que Kern a de la vie de ses voisins, allant jusqu’à prédire que l’un d’entre eux se suicidera. Elle est aussi indignée par cette intrusion, convaincue que le délit doit être dénoncé.

 Kern perce les secrets de Valentine, sa vie amoureuse frustrée, son frère toxicomane. Valentine, à son tour, pénètre l’histoire intime du vieux juge, qui s’est fermé dans sa coquille à la suite d’un amour trahi. Pour l’un et l’autre, la rencontre est une rédemption. Le juge se libère d’un poids qui le paralysait. La jeune femme rencontrera Christophe (Jean-Pierre Lorit), un jeune juge aimant les chiens, victime d’un amour trahi : un destin parallèle à celui de Joseph Kern. Tous deux figureront parmi les survivants du naufrage d’un ferry, avec les protagonistes des autres films de la série « Trois couleurs ».

 La fraternité est au cœur de « Rouge ». Elle est au cœur de la curiosité du juge pour ses voisins, au point de lui faire commettre le délit d’espionnage. Elle apparaît surtout dans la relation improbable d’un vieux juge et d’une jeune étudiante qui se devinent l’un l’autre au-delà des mots.

 Irène Jacob rayonne de beauté dans ce film. La musique de Zbigniew Preisner est remarquable.

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