Un flic

Arte TV a récemment diffusé « un flic », le dernier film de Jean-Pierre Melville (1972), avec Alain Delon et Richard Crenna dans les rôles principaux.

 Le commissaire Édouard Coleman (Alain Delon) est un oiseau de nuit. Son monde est celui des night-clubs, des prostituées, des travestis et de la drogue. Il a ses habitudes au Simon’s, un cabaret où il lui arrive de se mettre au piano. Il est ami du patron, Simon (Richard Crenna). Édouard et Simon se partagent les faveurs de Cathy (Catherine Deneuve).

 Le commissaire Coleman ignore que son ami est un redoutable gangster. Simon organise avec trois complices un braquage de banque le 24 décembre, dans la station balnéaire de Saint Étienne du Mont déserte. L’objectif consiste à financer une autre opération, qui mobilisera de gros moyens : l’interception d’une cargaison de drogue à bord du train de nuit Paris-Lisbonne.

L’attaque du train a été minutieusement préparée. Les truands survolent le train en hélicoptère. Simon est hélitreuillé jusqu’à la voiture de wagons-lits où le passeur occupe une cabine. Dans les toilettes, il camoufle son équipement et se déguise en paisible voyageur en robe de chambre. Il neutralise le passeur et parvient à remonter dans l’hélicoptère avec sa précieuse cargaison. Coleman, qui avait organisé l’arrestation du passeur à Bayonne, est frustré.

 Le braquage de la banque a toutefois laissé une trace. L’un des braqueurs est blessé. Ses complices le laissent sous un faux nom dans une clinique parisienne. Il est achevé par Cathy, déguisée en infirmière, qui lui injecte du poison, mais l’autopsie révèle son identité. De fil en aiguille, le lien est établi avec Simon. Le face à face des deux anciens amis devenus ennemis à mort est inévitable.

L’ambiance du film est glaçante. Les gangsters agissent avec une précision millimétrique. Cathy-Deneuve ne laisse percevoir aucune émotion. Le regard de Coleman-Delon est d’une fixité troublante : le complice de Simon ne pourra pas le soutenir, et il finira par  dénoncer son patron.

 Un seul personnage semble humain. Paul Weber (Riccardo Cucciola), l’un des complices de Simon, est un ancien directeur de banque licencié dans le cadre d’une restructuration. Il fait croire à sa femme qu’il a trouvé un nouvel emploi à Strasbourg, ce qui justifie ses longues absences. Lorsque la vérité éclate, il ne peut que se suicider.

 Lorsque Simon, qui tente de s’échapper avec Cathy, se trouve face à face avec Édouard, ce dernier l’abat. « Je n’étais pas sûr qu’il se suicide, lui », dira-t-il.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *