Il reste encore demain

« C’è ancora domani » (il reste encore demain), premier film de l’humoriste et actrice italienne Paola Cortellisi, a dépassé les cinq millions d’entrées en Italie. 

Une partie de ce succès tient à sa dénonciation de l’oppression des femmes et du patriarcat. L’Italie a été bouleversée par le féminicide de Giulia Cecchettin, une étudiante de 22 ans, perpétré par son petit ami le 11 novembre 2023. Des enseignants ont emmené des classes entières voir le film. Le succès tient surtout à ses qualités, héritier direct du néo-réalisme italien mais capable de mêler les genres avec une insolente créativité. Continuer la lecture de « Il reste encore demain »

Ma révolution

 Culture Box (France 4) a récemment diffusé « Ma révolution », premier long-métrage de Ramzi Ben Sliman (2016). Il met en scène un adolescent que la révolution du jasmin en Tunisie, en décembre 2010 et janvier 2011, confronte à son identité, à un premier amour, à ses parents.

 Marwann (Samuel Vincent) est un adolescent heureux, aimé par ses parents médecin et enseignante, bien intégré au lycée, entouré d’une bande de copains dans son quartier de Barbès-Pigalle. Il vit cependant une frustration. Il ne parvient pas à attirer l’attention de Sygrid (Anamaria Vartolomei), une camarade de classe dont il tombe peu à peu amoureux. Continuer la lecture de « Ma révolution »

Bye bye Tibériade

Dans « Bye bye Tibériade », Lina Soualem mène un dialogue avec sa mère, la comédienne Hiam Abbass, dans lequel il est question d’enracinement et de déracinement, de terre et de famille, de mères et de filles.

Les aïeux de Lina et Hiam étaient de Tibériade (Taibari en arabe), la ville au bord de « la mer » (le lac) où, selon les Évangiles, Jésus fit de pécheurs ses disciples, apaisa une tempête, réalisa une pêche miraculeuse, marcha sur les eaux. Continuer la lecture de « Bye bye Tibériade »

L’empire

Dans « l’empire », Bruno Dumont entraîne le spectateur dans le tourbillon d’une histoire burlesque où le Bien et le Mal s’affrontent dans un minuscule village du Boulonnais.

 Tout semble calme, pour ne pas dire léthargique, dans ce village composé de pavillons de périphérie urbaine dispersés autour d’une vieille église fortifiée. Les habitants sont taiseux, mais quand ils s’expriment, c’est avec un fort accent du terroir. Les sabots de forts chevaux blancs pèsent de tout leur poids sur le sol. Continuer la lecture de « L’empire »