L’heure des prédateurs


Dans « l’heure des prédateurs », Giuliano Da Empoli lance un cri d’alarme : la montée en puissance des géants de la tech, à la conquête d’un pouvoir sans limite, menace l’existence même de nos démocraties.

L’archétype des prédateurs est César Borgia qui, invitant ses ennemis à un dîner de réconciliation le 31 décembre 1502, les fit arrêter au milieu du banquet, puis assassiner. Il s’est en quelque sorte réincarné dans le prince Mohammed Ben Salman, dit MBS, qui invita en 2017 le gratin de la noblesse saoudienne à un « Davos du Désert », où ils furent arrêtés, torturés, contraints de renoncer à leur fortune et à leur rang. Continuer la lecture de « L’heure des prédateurs »

Munitions d’amour

« Munitions d’amour » (Éditions espaces 34, 2025) est un monologue écrit pour le théâtre par Claudine Galea sur la demande de son ami, le metteur en scène Stanislas Nordey : « moi, ça me plairait de porter ton cancer sur scène ».

 L’autrice a été opérée et traitée pour un cancer du sein en 2013. Elle raconte son expérience dans ce texte bouleversant. Continuer la lecture de « Munitions d’amour »

Orbital

Orbital, roman de l’écrivaine britannique Samantha Harvey née en 1975, a obtenu le Bookers Price en 2024. Il a été traduit en français par Claro chez Flammarion sous le titre « Orbital, une journée, seize aurores ». Les citations incluses dans cet article ont été traduites par l’auteur de « transhumances ».

Le roman raconte la journée de Roman, le commandant de bord russe de la station spatiale internationale et de ses cinq équipiers : deux femmes, Chie et Nelle, trois homme, Anton, Chie, Pietro et Shaun, La station évolue en orbite à 600 km de la terre, sur une trajectoire perpendiculaire à l’équateur. Sa vitesse est de 27 000 km/h. En 24h, elle fait 16 fois le tour de la terre et les astronautes vivent 16 cycles jour/nuit. Du fait de la rotation de la terre, la station survole en 24 heures tous les océans et tous les continents. Continuer la lecture de « Orbital »

Les couleurs de l’ombre

Dans « les couleurs de l’ombre » (Édition des Equateurs, 2022), Khaled Miloudi raconte sa vie d’enfant d’immigré algérien en proie à la violence du père, sa carrière de braqueur professionnel, ses longues années de captivité et sa rédemption par l’écriture.

Né en 1960 à Miliana, en Algérie, de langue maternelle arabe, Khaled est arrivé en France à l’âge de cinq ans. Son père, probablement traumatisé par sa participation à la bataille de Cassino, est violent. Le garçon raconte son enfermement dans un cagibi, âgé de onze ans. « Le cagibi fut l’arène de mon premier combat, contre moi-même. Je m’obligeais à faire de l’exercice physique tous les jours, malgré la faim, la chaleur et la soif qui me tiraillaient. Je déversais toute ma colère contre les murs, à me faire saigner les poings, et après, je fondais en larmes. » Continuer la lecture de « Les couleurs de l’ombre »