Mali ô Mali

Dans Mali ô Mali (Stock, 2014), Erik Orsenna redonne vie à un personnage qu’il avait inventé dix ans plus tôt : Madame Bâ, cette fois transformée en Jeanne d’Arc africaine.

 Dans le précédent roman, Madame Bâ, 55 ans, cherchait à obtenir le visa qui lui permettrait de voyager en France et de retrouver l’un de ses petits-fils, Michel, recruté puis recraché par le PSG. Depuis dix ans, Madame Bâ vit à Villiers le Bel, 95400. Elle est devenue une célébrité locale. Mais le moment est venu de revenir au Mali : le Mali, martyrisé par les djihadistes trafiquants, a besoin d’elle ! Continuer la lecture de « Mali ô Mali »

Barg ellil

Le professeur Samir Marzouki a prononcé à l’Université Bordeaux Montaigne une conférence sur un roman de l’écrivain tunisien Béchir Khaïef, « Barg ellil » (1960).

 Le roman de Béchir Khaïef (1917 – 1983) ne semble pas avoir été traduit en français. L’action se passe au 16ième siècle. Barg ellil (« Eclair de la nuit ») est un jeune esclave noir de 17 ans, capturé avec sa mère dans son village et vendu séparément. Il est fort, rusé, intelligent. Surtout, c’est un musicien hors pair. Il s’est fabriqué un instrument de percussion avec des bouteilles. Par ses rythmes, il a attiré l’attention de Rim, une jeune femme que son mari, parti en pèlerinage, a répudié en enfermé dans sa maison transformée en prison. Continuer la lecture de « Barg ellil »

Si c’est un homme

Dans « si c’est un homme » (1947, 1958 et 1976), Primo Levi raconte son expérience de « Haftling », prisonnier – esclave au camp de Monowitz, l’un des « Lager » dépendant d’Auschwitz.

 Initialement tiré à 2.500 exemplaires en 1947, le livre n’a connu le succès, et un succès planétaire, qu’avec sa réédition en 1958 par Einaudi. Levi fut ensuite sollicité par une multitude d’écoles pour donner son témoignage. Il synthétisa les questions les plus fréquemment posées et ses réponses dans un appendice en 1976. Continuer la lecture de « Si c’est un homme »

Un homme, ça ne pleure pas

« Un homme, ça ne pleure pas », de la toute jeune romancière Faiza Guène (née en 1985) est un livre drôle et émouvant qui évoque avec justesse le destin d’une famille d’immigrés algériens à Nice.

 Mourad Chennoun est le narrateur. Il est né en France de parents algériens. Son père, cordonnier, ne sait ni lire ni écrire mais accroche des stylos à bille à la poche de sa chemise. C’est un homme digne, dont un article de foi est que « un homme, ça ne pleure pas », et un autre que « on ne repart jamais de zéro, même les arabes bien que ce soient eux qui l’aient inventé, le zéro ». Continuer la lecture de « Un homme, ça ne pleure pas »