Razzia

Razzia, film de Nabil Ayouch qui a écrit le scénario avec son épouse Maryam Touzani, évoque cinq destins de personnes cherchant un chemin de liberté dans le Maroc d’aujourd’hui.

En 1982, dans un village berbère de l’Atlas, Abdillah (Amine Ennaji), un instituteur passionné, enseigne à ses petits élèves dans leur langue, le tamazigh. Il les éveille à la beauté de la montagne, du système solaire, de la poésie. Lorsque tombe un décret sur l’arabisation de l’enseignement, il s’enfuit à Casablanca pour conserver sa liberté. Continuer la lecture de « Razzia »

Wadjib

Dans « Wadjib, l’invitation au mariage », la réalisatrice Annemarie Jacir entraîne le spectateur dans la tournée d’un père et de son fils partis distribuer en main propre les invitations au mariage de leur fille et sœur.

À Nazareth, ville palestinienne intégrée au territoire d’Israël, on ne badine pas avec les traditions. Envoyer les invitations à un mariage par la poste serait considéré comme une offense. Il faut faire le tour des amis pour leur remettre le faire part de la main à la main. C’est obligatoire, de rigueur : « wadjib ». Continuer la lecture de « Wadjib »

L’art de perdre

Dans « l’art de perdre », Alice Zeniter évoque la quête d’identité d’une jeune descendante de harkis.

Ce qu’il faut apprendre à savoir perdre, c’est un pays, ou plutôt l’image sanctuarisée qu’on se fait d’un pays lorsqu’on l’a quitté il y a longtemps. Quand Naïma entend parler la grand-mère Yema de l’Algérie, celle-ci « ressemble à un conte de fées pétri d’un symbolisme archaïque ». Lorsqu’à la faveur d’un voyage professionnel, la jeune femme fait un voyage en Kabylie et se rend dans le village de sa famille, c’est un pays en vie qu’elle découvre, un pays « en mouvement, fait de circonstances historiques modifiables et non de fatalités irréversibles ». Continuer la lecture de « L’art de perdre »

Nour, pourquoi n’ai-je rien vu venir ?

Dans « Nour, pourquoi n’ai-je rien vu venir ? » (Editions du Seuil, 2016), Rachid Benzine imagine un échange de courriers entre un père, islamologue dans une université d’un pays arabe, et sa fille Nour, partie faire le Djihad à Falloujah en Irak.

Nour et son père ont toujours vécu une tendre proximité : elle est enfant unique, et sa mère est décédée quand elle avait cinq ans. Pourtant, en 2014, âgée de vingt ans, elle s’envole pour l’Irak, s’installe à Falloujah, épouse un combattant de l’État islamique, s’enthousiasme pour les conquêtes fulgurantes du Califat malgré la disproportion des forces avec l’occident. Continuer la lecture de « Nour, pourquoi n’ai-je rien vu venir ? »