Qui sont les djihadistes français ?

Le Ministère de la Justice a récemment publié un étude intitulée « Sociologie du djihadisme français ».  Réalisée auprès de plus de plus de 350 djihadistes incarcérés dans les prisons françaises par Xavier Crettiez et Romain Sèze avec la collaboration de la magistrate Jennifer Boirot, cette étude vise à mieux comprendre l’environnement des djihadistes et à éclairer leurs motivations.

Elle se fonde sur 353 rapports d’évaluation établis dans le cadre des quartiers d’évaluation de la radicalisation ainsi que sur 137 rapports rédigés par des médiateurs du fait religieux. Elle est structurée autour de 110 informations collectées auprès des détenus interviewés, concernant leur origine géographique, leur nationalité, leur âge, leur situation familiale, leurs conditions socio-économiques, leurs éventuels antécédents délinquants et criminels, leurs possibles vulnérabilités psychologiques, leurs rapports à la religion, leurs rapports à la politique, leurs rapports à la cause djihadiste. Continuer la lecture de « Qui sont les djihadistes français ? »

Un récit de ténèbres et d’espoir

Dans « un récit de ténèbres et d’espoir » (Bloomsbury 2016, non traduit en français), Erwin James raconte son enfance cabossée et la longue dérive vers l’alcoolisme et la violence, sanctionnée en 1984 par une condamnation à la prison à perpétuité pour un double meurtre.

Il raconte aussi son long processus de rédemption grâce à une psychologue de prison, Joan Branton, à qui le livre est dédié. Le titre du livre en anglais est d’ailleurs « Redeemable, a memoir of Darkness and Hope ». Le vocable « Redeemable », que l’on peut traduire par « rachetable » appartient à la théologie chrétienne de la rédemption. Dans le lexique de la France laïque, on utiliserait probablement « réinsérable », pour désigner une personne qui parvient à changer de route et à se réconcilier avec la société. Continuer la lecture de « Un récit de ténèbres et d’espoir »

L’entassement des prisonniers, une fatalité ?

Le nombre de détenus dans les prisons françaises a atteint son plus haut niveau historique au mois de novembre 2022, avec 72 809 prisonniers et une densité carcérale de 120%. Certaines maisons d’arrêt dépassent même les 200%. L’entassement des prisonniers est-il une fatalité ?

En janvier 2020, la Cour européenne des droits de l’homme a condamné la France pour les conditions inhumaines et dégradantes de ses prisons. Près de trois ans plus tard, le Comité des ministres du Conseil de l’Europe vient de demander l’adoption rapide d’une « stratégie globale et cohérente » pour réduire la surpopulation carcérale. Continuer la lecture de « L’entassement des prisonniers, une fatalité ? »

Un atelier d’écriture avec de jeunes détenus

« Prison, suivi de Écrire en prison », livre publié par François Bon en 1998, est le produit d’un atelier d’écriture animé par l’auteur au Centre de Jeunes Détenus de Gradignan Gironde) l’année précédente.

 Le Centre recevait alors des jeunes de 16 à 25 ans (l’actuel quartier-mineurs du centre pénitentiaire de Gradignan est réservé aux moins de 18 ans). François Bon a animé 20 séances hebdomadaires et a eu affaire à 61 détenus, dont certains ne sont venus qu’à une séance. Il a collecté quelque 250 textes, certains écrits par les jeunes eux-mêmes, d’autres pris sous leur dictée. Continuer la lecture de « Un atelier d’écriture avec de jeunes détenus »