EnvironnementTélévision9 janvier 20240Islande, la quête des origines

Arte TV a récemment diffusé « Islande, la quête des origines », remarquable documentaire d’Hervé Jouon.

 L’Islande a émergé de l’Océan Atlantique il y a environ 20 millions d’années, très récemment sur l’échelle géologique. C’est l’un des six « points chauds » de la planète, où le magma affleure sous une couche étroite d’écorce solide, ce qui provoque une intense activité tellurique et volcanique.

 La poussée du magma a soulevé la dorsale océanique qui sépare les plaques américaine et européenne. On trouve à l’air libre des structures géologiques qui se rencontrent habituellement au fond des océans, au creux desquelles se développent des formes de vie primitives. L’Islande est une terre en devenir, comme l’était notre planète à son origine.

Hervé Jouon a eu l’idée de scénariser ce retour à l’origine sous la forme d’un voyage de scientifiques à cheval, à pied ou en pirogues, chaque journée étant centrée sur un moment du développement de la vie sur terre : la naissance des océans, la vie de microorganismes non dépendants de l’oxygène, les premiers lichens et les premières mousses.

 Deux scientifiques font partie de l’expédition. Charles Frankel est géologue. Il s’intéresse à notre planète comme à d’autres planètes volcaniques et à la planète Mars, dont il compare la surface à celle observée en Islande. Bénédicte Ménez est géomicrobiologiste, spécialiste de l’étude de formes de vie primitives que l’on rencontre à proximité de geysers sous-marins, capables de vivre à des températures de quelques degrés à 110 degrés et dans des milieux fortement acides.

 Ils sont accompagnés par le photographe Olivier Grünewald, dont les clichés, parfois tirés d’un drone, sont à couper le souffle. Comme le dit le texte de présentation du film sur le site d’Arte, « leur périple à travers ce « livre ouvert » géologique est aussi l’occasion d’explorer une culture islandaise profondément marquée par sa nature unique au monde, qu’il s’agisse de l’importance accordée aux lichens, de la mémoire vivante des éruptions et des séismes, ou de l’exploitation des ressources du sous-sol pour produire de l’énergie verte.

 

 J’ai été émerveillé par ce film, par l’enthousiasme communicatif des protagonistes, par la beauté sublime des images. J’ai appris l’origine des océans : l’eau, peut-être apportée par des corps célestes entrés en collision avec la terre il y a 4,5 milliards d’années alors que la croûte n’était pas formée, avait été capturé par le magma. Elle a été recrachée par les volcans, et s’est déversée sous forme de pluie pendant des millions d’années, la fumée des volcans formant un couvercle empêchant son évaporation.

J’ai aussi appris que le lichen la première plante coloniser la roche basaltique après une éruption, résulte de l’association d’un champignon et d’organismes portant de la chlorophylle. Le vivant est d’une inventivité folle.

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