JusticeMonde ArabeSociété1 octobre 20240Chronique d’étonnement n°72

Je souhaite partager dans « transhumances » ce qui m’a étonné, dans ma vie personnelle comme dans l’actualité.

Dans cet article de transhumances, je suis étonné par la réussite de l’opération militaire de sabotage de bipeurs du Hezbollah par l’armée israélienne et effrayé par le refus de communication qu’il symbolise ; je m’inquiète de la politique judiciaire que s’apprête à mener le gouvernement Barnier ; je m’amuse de la réflexion d’un petit garçon coloriant un requin ; et je remarque combien les accusés des viols de Mazan sont des gens ordinaires et combien ils nous ressemblent.

Bipeurs

L’explosion de milliers de bipeurs et de talkies-walkies utilisés par le Hezbollah constitue indéniablement un succès pour l’armée d’Israël : humiliation de l’adversaire, fragilisation de sa capacité opérationnelle.

Elle s’inscrit dans une logique de guerre à tout prix. Les bombardements israéliens au Liban ont fait 356 tués (dont 24 enfants) dans la seule journée du 23 septembre.

Le sabotage d’outils de communication, transformés en bombes ambulantes, est symbolique du refus de négocier et simplement même de se parler.

 

Justice

Le Monde nous apprend qu’il n’y a plus « de pôle consacré à la justice dans le cabinet du premier ministre, Michel Barnier. Désormais, c’est un grand pôle regroupant les sujets « sécurité, justice, immigration » qui est mis en place. »

Le Monde rappelle que, candidat à la primaire des Républicains pour l’élection présidentielle de 2022, Michel Barnier défendait l’idée d’un grand ministère de la sécurité nationale, regroupant l’intérieur et la justice.

Le nouveau ministre de la Justice, Didier Migaud, sait ce qu’on attend de lui : une Justice sécuritaire.

 

Requin malin

Un garçon de 5 ans colorie un terrible requin gueule ouverte, dents acérées. « Je vais donner le coloriage à papa, il fera moins le malin ! »

Force de l’image…

 

Viols de Mazan

Lola Lafon dans Libération, Frédéric Boyer dans La Croix remarquent que les viols contre Gisèle Pelicot, organisés et filmés par le mari de celle-ci, n’aient pas été commis par des monstres, mais par des hommes ordinaires.

« Ce qui nous fascine, ce n’est plus le caractère exceptionnel de la monstruosité, mais sa banalité, écrit Frédéric Boyer. Sur le banc des accusés d’un procès contemporain : nous sommes garagistes, sapeurs-pompiers, journalistes, infirmiers, militaires, surveillants pénitentiaires, agents de sécurité, chasseurs alpins, chauffeurs routiers, employés, ouvriers…

« Demeurent au fond de notre conscience déchirée comme les eaux stagnantes, nauséabondes, de notre effroi. On remue ces eaux-là et apparaissent des êtres ordinaires, des personnes si proches, si semblables. Des passe-murailles. C’est notre semblance qui est en jeu. Notre humaine familiarité. »

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