Cinéma6 octobre 20220Quai des Orfèvres

La chaîne C8 a récemment diffusé « Quai des Orfèvres », film d’Henri-Georges Clouzot, 1947.

Le couple formé par Marguerite, de son nom de scène Jenny Lamour (Suzy Delair), et Maurice (Bernard Blier) est en crise. Ils travaillent tous deux dans un music-hall. Il est un modeste pianiste. Elle ambitionne une grande carrière de chanteuse.

Pour servir son ascension professionnelle, Marguerite entretient un flirt avec Georges Brignon (Charles Dullin), un homme d’affaires septuagénaire et libidineux. Cette relation exaspère Maurice qui, un jour de colère, crie haut et fort qu’il tuera Brignon.

Brignon est retrouvé mort dans son appartement. L’inspecteur principal-adjoint de la Police Judiciaire Antoine (Louis Jouvet) mène l’enquête. L’une des dernières personnes rencontrées par Brignon est Dora (Simone Renant), une photographe qui tirait pour lui des portraits de jeunes femmes sexy. Dora est amie intime du couple formé par Marguerite et Maurice.

Marguerite a caché à Maurice que la nuit du crime elle était chez Brignon et que, pour échapper à ses assiduités, elle l’a assommé d’une bouteille de champagne. Maurice a caché à Marguerite qu’il s’est fabriqué un alibi, qu’il est allé de nuit chez Brignon avec un révolver et qu’il l’a trouvé déjà mort.

L’inspecteur-adjoint acquiert la conviction que Maurice a assassiné Brignon et le place en garde à vue. Seul un coup de théâtre pourrait empêcher la décapitation d’un innocent…

Le titre du film, « Quai des Orfèvres », place le policier au centre de l’attention. Suzy Delair, Bernard Blier et Simone Renant jouent excellemment leur rôle, mais  Louis Jouvet est exceptionnel. Rusé, manipulateur, il apparaît aussi comme un homme sans illusions, pauvre, dont le grand amour est un fils métis d’une dizaine d’années.

Quai des Orfèvres est considéré à juste titre comme un chef d’œuvre du cinéma français. Il témoigne d’une époque dont l’électronique était absente. À l’approche de Noël, les personnages ont froid dehors, et ils gardent manteaux et chapeaux à l’intérieur. Un puissant témoignage de la France d’après-guerre.

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