Fatima

C’est un film remarquable que Philippe Faucon vient de consacrer à Fatima, une femme algérienne qui élève ses deux filles adolescentes dans une banlieue lyonnaise.

Fatima (Soria Zeroual) a tout de la Fatma de l’imagerie populaire. Elle est séparée de son mari. Pour élever ses deux filles, Nesrine (Zita Hanrot) et Souad (Kenza Noah Aïche), âgées de dix-huit et quinze ans, elle nettoie au petit matin un restaurant d’entreprise en grande banlieue, enchaîne sur des ménages chez une famille bourgeoise de Lyon et termine en préparant les repas pour ses deux grandes filles, en lavant leur linge et en épongeant leurs humeurs. Continuer la lecture de « Fatima »

Quelle terreur en nous ne veut pas finir ?

Dans son essai « quelle terreur en nous ne veut pas finir ? », Frédéric Boyer interroge notre aveuglement féroce et barbare à l’égard des immigrants.

 Quels sentiments dominent en nous lorsque les médias mettent sous nos yeux l’odyssée des migrants qui tentent de franchir la Méditerranée au péril de leur vie pour joindre l’eldorado européen ? Un peu de pitié, c’est certain. Mais aussi du fatalisme : les vagues d’immigrants seraient aussi nuisibles et inévitables que les inondations et les tsunamis. De la lassitude et de la lâcheté : nous sommes saturés d’images de malheur, nous ne voulons plus les voir. Et aussi de la peur : nous craignons que les nouveaux venus nous submergent, prennent nos emplois, mettent nos systèmes sociaux en faillite, voire nous remplacent dans notre propre pays. Continuer la lecture de « Quelle terreur en nous ne veut pas finir ? »

Un village presque parfait

« Un village presque parfait », film de Stéphane Meunier, est une agréable comédie sur fond de désertification rurale.

 Saint Loin la Mauderne est un joli village des Pyrénées. Il y a quelques années, l’usine de conservation de saumon qui donnait de l’emploi à ses habitants a fermé suite à l’empoisonnement de la rivière par une usine de cellulose, qui a elle-même fermé. La seule ressource, c’est le RSA, que l’on va percevoir à l’agence postale, elle-même menacée. Le seul espoir, c’est une subvention de Bruxelles pour convertir l’ancienne fabrique et relancer une activité. Continuer la lecture de « Un village presque parfait »

Fleurs d’amandier

Le roman « Fleurs d’amandier » (Nuwâr al-lawz, traduit en français par Catherine Charruau, Actes Sud 2001), a été publié en arabe par Waciny Laradj en 1983, une vingtaine d’années après l’indépendance de son pays, l’Algérie.

 L’action se passe dans un village de la montagne Msirda, près de Sidi Bel Abbes, à la frontière avec le Maroc. Salah Benameur Zoufri est à l’automne de sa vie. Paysan sans terre, il subsiste par la contrebande avec le Maroc, sous la menace de douaniers impitoyables qui n’hésitent pas à tirer. Continuer la lecture de « Fleurs d’amandier »