Saint Jacques… La Mecque

« Saint Jacques… La Mecque », film de Coline Serreau (2005), est une réjouissante comédie sur un thème à la mode : le pèlerinage.

 Clara (Muriel Robin), Pierre (Artus de Penguern) et Claude (Jean-Pierre Darroussin) sont une fratrie on ne peut plus hétérogène. Entre la professeure de lycée laïque murée dans son intransigeance, le cadre supérieur stressé convaincu de sa supériorité et le chômeur professionnel qui vit pour le sexe et l’alcool, c’est peu dire que le courant ne passe pas : ils en viennent facilement aux mains. Pour les réconcilier, leur mère a eu, avant de mourir, une idée diabolique : conditionner l’héritage à la participation, ensemble, au pèlerinage du Puy en Velay à Saint Jacques de Compostelle, sous la conduite d’un guide professionnel, Guy (Pascal Légitimus). Continuer la lecture de « Saint Jacques… La Mecque »

Voyage au bout de la nuit

L’envie de lire « voyage au bout de la nuit » (Folio Gallimard) m’est venue par un professeur de littérature qui comparait l’approche de New York par Joseph Kessel et par Céline.

 J’avais toujours été réticent à pénétrer dans ce livre de 1932, considéré comme l’un des chefs-d’œuvre de la littérature française. J’étais convaincu, et je le reste en partie, que l’histoire a un sens. Le nihilisme de Céline me rebutait. Continuer la lecture de « Voyage au bout de la nuit »

Le genre du suicide

Alors que la campagne contre la « théorie du genre » bat son plein, les statistiques démontrent que le suicide a un genre : masculin.

 Dans l’Union Européenne, on a enregistré 10,2 suicides en 2010 pour 100.000 habitants. La tendance est à la baisse. Ce chiffre était de 11,8 dix ans plus tôt. Les Français sont nettement plus enclins à se donner la mort que leurs voisins. Le taux est de 14,7 dans notre pays contre 6,4, par exemple, au Royaume Uni. Continuer la lecture de « Le genre du suicide »

Platonov

L’excellent roman de Maylis de Kerandal, « réparer les vivants », doit son titre à « Platonov, le fléau de l’absence de pères », pièce écrite par Anton Tchékhov vers 1878 (traduction de Rezvani, Actes Sud Babel 2003).

 La première scène met en présence Anna, aristocrate, jeune veuve d’un général, et Trileztki, qui se trouve être médecin, comme l’auteur. « Non vraiment rien… C’est comme ça… On traîne… On s’ennuie tranquillement », dit Anna. Continuer la lecture de « Platonov »