Cinéma25 décembre 20230Wish, Asha et la bonne étoile

J’ai emmené deux petits-enfants au cinéma voir « Wish, Asha et la bonne étoile », la dernière production de Walt Disney. J’ai été frappé par les invariants dans la création de ses films, et aussi par des ruptures.

Le magicien Magnifico a créé sur une île un royaume dont il est le souverain adoré de ses sujets. Il recueille leurs vœux et promet de les exaucer lors de cérémonies auxquelles toute la population est conviée.

La jeune Asha est pressentie, en raison de sa vivacité, pour occuper le prestigieux poste d’apprentie du roi. Mais lorsqu’elle découvre que les vœux des citoyens sont retenus captifs dans le château, elle entre en dissidence. Une petite étoile descend sur terre et devient son alliée pour libérer les vœux de sa famille et de tous les citoyens.

Plus encore que dans « La Reine des neiges », on est frappé par la qualité stupéfiante de l’animation visuelle, qui fait entrer le spectateur dans un univers ambigu, à la fois réel et onirique.

Comme dans la Reine des neiges, une partie du film est chantée, ce qui l’apparente au genre de la comédie musicale. Dans la continuité des films précédents, la magie, les pouvoirs extraordinaires détenus pour le bien ou pour le mal par certains personnages, jouent un rôle central dans l’intrigue.

Plus encore que dans la Reine des neiges, « Wish » est une œuvre poétique. Les vœux formulés par les citoyens prennent la forme de bulles de savon dans lesquelles on les voit exaucés : le grand-père d’Asha, centenaire, y commence une carrière de chanteur. La chevrette amie d’Asha, les arbres, les champignons s’animent et chantent à l’unisson.

Comme dans un bon Disney, le lieu de l’action est une petite ville serrée autour du château. Mais C’est ici qu’apparaissent les premières différences. Le château ne sort plus du Moyen-Âge chrétien. Son architecture est indéterminée. On y repère des portails typiquement arabes, de vastes pièces à l’allure de caravansérail.

Le personnage principal, Asha, n’est pas une blonde diaphane, mais une métisse. Mais surtout, le roi n’est pas un parangon de vertu mais un tyran assoiffé de pouvoir, cynique et manipulateur. La morale de l’histoire est que le peuple a raison de se rebeller et de faire front commun contre un pouvoir injuste.

Les réalisateurs du film, Chris Buck, Fawn Veerasunthorn ont su créer un univers enchanteur et une parabole sur les marchands de rêve qui doivent leur pouvoir à la crédulité publique, jusqu’à ce qu’une prise de conscience collective parvienne à les déloger.

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