Cinéma23 décembre 20230Le temps d’aimer

« Le temps d’aimer », film de Katell Quillévéré, évoque la vie d’un couple sur vingt ans et le poids de lourds secrets.

 Lorsque Madeleine (Anaïs Demoustier) et François (Vincent Lacoste) se rencontrent dans une station balnéaire de Bretagne vers 1950, c’est le coup de foudre. Pourtant, ils n’ont rien de commun, sauf peut-être le fait d’être porteurs, l’un et l’autre, d’un douloureux secret.

 Madeleine est serveuse dans un restaurant dont François est client. Elle est mère célibataire (« fille-mère », disait-on à l’époque) d’un garçon de 6 ans, Daniel, fruit d’une relation passagère à la fin de la guerre. Fils d’un industriel, il refuse d’assumer son statut d’héritier et étudie l’archéologie.

Les amants se marient. Leur relation est compliquée. François est amoureux de sa femme, mais sexuellement attiré par les hommes. Il adopte Daniel, mais celui-ci souffre d’ignorer qui est son père biologique ; Madeleine refuse de révéler à son fils qu’il s’agissait d’un officier allemand et que, pour cela, elle avait été tondue à la Libération, son ventre marqué de la Croix gammée.

 En 1955, le couple s’installe à Châteauroux, importante base militaire américaine, et gère un dancing. Un militaire, Jimmy (Morgan Bailey) s’insère dans leur vie, mais quand il s’agit de sexe à trois, l’homosexualité de François rend la relation impossible.

 Six années plus tard est née une petite fille. François a réalisé son rêve : il est professeur à la Sorbonne. La famille habite un appartement bourgeois à Paris. Mais Madeleine s’ennuie, elle se sait trompée, elle boit. La catastrophe rôde.

 C’est alors de temps d’aimer vraiment. De reconnaître François dans la réalité de ses désirs et de ses inclinations, bien que l’homosexualité constitue alors un délit justifiable de la prison. De permettre à Daniel, enfin, de rechercher son père biologique.

 « Le temps d’aimer est un film émouvant, porté par deux acteurs exceptionnels.

 

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