Cinéma21 décembre 20231Perfect days

« Perfect days », le dernier film de Wim Wenders, a pour cadre la ville de Tokyo et plus spécifiquement ses toilettes publiques, que le réalisateur qualifie de « sanctuaires de paix ».

Hirayama (Koji Yakusho) est employé par la compagnie chargée de l’entretien de ces toilettes. Il mène une vie réglée au millimètre, avec des gestes inlassablement répétés au fil des jours, des jours parfaits.

Le monde d’Hirayama est déconnecté. Dans sa camionnette de service, il passe des cassettes de musique américaine d’il y a un demi-siècle, dont « Perfect days » de Lou Reeds. Sa passion, hormis le travail bien fait, ce sont les arbres. Il ne cesse de les photographier avec son vieil appareil argentique. Chaque matin dans son appartement, il vaporise des dizaines de surgeons qu’il a recueillis dans le jardin public où, chaque midi, il mange son sandwich.

Hirayama est un contemplatif. Il est émerveillé par le soleil levant comme par le crépitement de la pluie. Il s’émeut d’un sourire d’enfant, comme de la tristesse palpable de la jeune femme installée sur un banc voisin au jardin public.

Hirayama est un taiseux. Son collaborateur Takashi (Tokio Emoto) aimerait converser avec lui, l’entraîne dans une virée nocturne, mais entre eux le silence demeure.

Un jour, Niko (Arisa Nakano), sa nièce, débarque chez Hirayama. Elle a fugué. Elle est fascinée par la vie ascétique  de son oncle, par son art de vivre. Lorsque sa mère vient la rechercher, celle-ci arrive dans une voiture de luxe avec chauffeur. On comprend que Hirayama porte avec lui un passé traumatique, lourd de ruptures non résolues.

Koji Yakusho a obtenu pour son rôle le prix d’interprétation au Festival de Cannes. « Perfect Days » constitue aussi un hommage à la ville de Tokyo, dont Wim Wenders dit que lors de sa première visite, il fut « stupéfait  par la structure apparemment chaotique de la ville, où l’on trouvait de vieux blocs avec d’anciennes maisons en bois à côté de gratte-ciel et d’intersections très fréquentées, où l’on passait sous ces autoroutes de science-fiction à deux ou trois étages et où l’on trouvait les zones d’habitation les plus paisibles et des labyrinthes de rues minuscules juste à côté. »

One comment

  • François Worms

    26 décembre 2023 at 22h20

    Avec mon épouse nous sommes allés voir ce film
    Il montre de manière douce la vie de tous le jours de cette personne
    le soin qu’il a dans son travail, les rencontres qu’il fait
    Comment il accepte d’être dérangé par cette nièce qu’il n’a pas vu depuis très longtemps,
    Il a coupé les liens avec sa famille , qui le méprise
    le film est entrecoupé de moments pitoresques
    les photos du soleil à travers les feuilles
    le jeux sur une feuille de papier cachée dans une des toilettes

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