Cinéma11 janvier 20230Chœur de Rockers

Dans « Chœur de Rockers », Ida Techer et Luc Bricaud racontent, en la romançant, l’histoire du groupe de rock Salt & Pepper créé en 2010 par un groupe de Dunkerquois du troisième âge.

 Alex (Mathilde Seigner) mène une vie de galère, tiraillée entre un métier de chanteuse rock qui ne lui assure même pas le minimum vital et la garde alternée de ses deux enfants, dont un adolescent rebelle.

 Elle accepte un CDD consistant à faire chanter un groupe d’une vingtaine de personnes du troisième âge. Le cahier des charges est précis : des chansons traditionnelles françaises (« le pont de Nantes »…) en vue d’un concert prévu dans trois mois.

Le groupe est frondeur. D’accord pour chanter, mais seulement du rock anglo-américain. On cache les répétitions au fonctionnaire borné de la mairie. Le concert ravit les spectateurs, mais le « costume-trois-pièces » s’estime trahi, dissout la chorale et renvoie l’animatrice. « Ils donnent du plaisir, lui dit Alex, et vous, que savez-vous donner sinon du mépris ? » Comme la troupe de « Full Monty », l’équipe saura rebondir.

 Le film de Techer et Bricaud pèche par outrance : le responsable du service culturel de la mairie est odieux au-delà du crédible. Il manque parfois de profondeur : le personnage du fils adolescent, qui se plaint successivement d’avoir une mère galérienne, puis désespérément normale, n’est qu’esquissé.

Mais on le regarde avec plaisir. Une scène particulièrement belle est la cérémonie de funérailles d’une chanteuse du groupe. Le chant d’un gospel, avec pour soliste Anne Benoît, est poignant.

 La ville de Dunkerque n’est pas un simple décor. Au vide des rues bordées de maisons de briques et du bassin portuaire s’oppose la vie des estaminets remplis de bière et de musique, en parfaite symétrie avec la rive anglaise de la mer du Nord.

 

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