EtonnementsPolitiqueSociété14 septembre 20220Chronique d’étonnement n°23

Je souhaite partager dans « transhumances » ce qui m’a étonné, dans ma vie personnelle comme dans l’actualité.

 Dans cet article de transhumances, je m’étonne de la disparition en Italie d’objets encore récemment usuels : la carte postale et la carte routière. L’usage que fait le leader d’extrême droite Salvini du mot « ressource » pour désigner un immigré est surprenant.

Objets disparus

Je me rends au bureau de poste d’une station balnéaire entre Gênes et Savone pour acheter des timbres. L’employée semble stupéfaite, disparait un long moment. Elle revient avec sa cheffe, qui me procure, comme un lingot d’or, une plaquette de timbres datant des championnats du monde d’hiver de l’année précédente.

Á Bellaggio, haut lieu touristique du Lac de Côme, je tente en vain d’acheter des cartes postales auxquelles coller les précieux timbres. Elles sont introuvables. Les commerçants semblent avoir décidé que l’écriture manuscrite avait définitivement disparu, remplacée par le clavier virtuel.

Dans une station-service, nous cherchons à nous procurer une carte routière de l’Italie. Cet objet, autrefois indispensable aux automobilistes, n’est plus en rayon. Les commerçants semblent avoir décidé que la généralisation du GPS avait rendu les cartes routières irréversiblement désuètes.

 

Ressources

Le quotidien italien La Repubblica nous apprend, sous la plume de Stefano Bartezzaghi, que le leader d’extrême droite Matteo Salvini, désigne les immigrés comme des « ressources ». Par exemple, dans une vidéo de la Ligue : « et voilà une ressource qui insulte un contrôleur de train. »

L’usage du mot « ressource » est polémique. Des sociologues et des économistes pensent que l’immigration et indispensable dans le contexte de vieillissement et de déclin géographique de l’Italie, qu’elle constitue une ressource pour la prospérité du pays.

Salvini utilise ce terme d’une manière ironique. Dans sa bouche, le mot « ressource », qui a d’ordinaire une connotation positive (on parle par exemple de « ressources humaines ») devient méprisant, pour ne pas dire raciste.

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