Vous n’aurez pas ma haine

Hélène Muyal-Leiris a perdu la vie lors de l’attentat du Bataclan, le 13 novembre 2015. Dans les jours qui ont suivi, son mari, Antoine Leiris, posta sur Facebook un texte intitulé « vous n’aurez pas ma haine ».

En voici des extraits. « Vendredi soir vous avez volé la vie d’un être d’exception, l’amour de ma vie, la mère de mon fils mais vous n’aurez pas ma haine. Je ne sais pas qui vous êtes et je ne veux pas le savoir, vous êtes des âmes mortes. Si ce Dieu pour lequel vous tuez aveuglément nous a fait à son image, chaque balle dans le corps de ma femme aura été une blessure dans son cœur (…) Nous sommes deux, mon fils et moi, mais nous sommes plus fort que toutes les armées du monde. Je n’ai d’ailleurs pas plus de temps à vous consacrer, je dois rejoindre Melvil qui se réveille de sa sieste. Il a 17 mois à peine, il va manger son goûter comme tous les jours, puis nous allons jouer comme tous les jours et toute sa vie ce petit garçon vous fera l’affront d’être heureux et libre. Car non, vous n’aurez pas sa haine non plus. » Continuer la lecture de « Vous n’aurez pas ma haine »

Canal Mussolini

« Canal Mussolini » est le plus connu des romans d’Antonio Pennacchi, décédé le 3 août dernier à l’âge de 71 ans. Il a été récompensé par le prix Strega, l’équivalent de notre Goncourt, en 2012.

Pennacchi est né et mort à Latina, une ville créée de toutes pièces dans le cadre de l’assainissement des Marais pontins en 1932. Il y a été ouvrier pendant trente ans, avant de commencer tardivement une carrière d’écrivain. Continuer la lecture de « Canal Mussolini »

La justice réparatrice, une justice nouvelle enracinée dans la tradition africaine

Dans « La justice réparatrice. Une justice nouvelle enracinée dans la tradition africaine » (L’Harmattan, 2021) Thérèse de Villette propose au lecteur un véritable manuel de la justice réparatrice, entrée sous le nom de « justice restaurative » dans la législation française en 2014.

Le titre du livre peut laisser penser que la justice réparatrice trouve ses racines en Afrique. En réalité, elle s’est développée principalement au Québec, où Thérèse de Villette l’a pratiquée avant de réaliser, en Côte d’Ivoire, deux programmes : des rencontres détenus-victimes dans une prison d’Abidjan ; des rencontres offenseurs-victimes dans un village de l’est du pays, où la guerre civile avait laissé de graves traumatismes. Continuer la lecture de « La justice réparatrice, une justice nouvelle enracinée dans la tradition africaine »

Les réfugiés et leurs traumatismes

Le quotidien britannique The Guardian a publié le 20 juillet un long article de Zarlasht Halaimzai intitulé « Nous essayions d’être assez joyeux pour mériter nos vies nouvelles : à quoi ressemble vraiment d’être réfugié en Grande-Bretagne. »

Zarlasht Halaimzai a fondé en 2016 l’organisation « Refugee Trauma Initiative » qui travaille auprès de réfugiés dans des camps en Grèce, à la frontière de la Macédoine. L’organisation propose des sessions de groupe à des hommes, des femmes et des enfants qui ont vécu la violence, le déplacement et la torture. Elle se focalise sur le bien-être et l’appartenance à une communauté. Son but est d’aider les réfugiés à s’installer, à rétablir leur santé et à commencer à s’intégrer dans leur nouveau pays d’accueil. Continuer la lecture de « Les réfugiés et leurs traumatismes »