CinémaDestins5 novembre 20230Chaplin

Arte TV a récemment diffusé Chaplin, film de Richard Attenborough (1992), avec Robert Downey Jr dans le rôle principal.

 Dans les années 1970, au soir de sa vie, Charlie Chaplin (Robert Downey Jr) reçoit dans sa maison de Vevey en Suisse son biographe George Haydn (Anthony Hopkins) et revient sur des moments clés de son existence.

 Le film est une fiction, contrairement au documentaire « Charlie Chaplin, le génie de la liberté » de François Aymé et Yves Jeuland qui suivait son sujet pas à pas, année après année. Trois traits caractérisent Chaplin : un formidable appétit de vivre, une passion pour les femmes, le parti-pris pour les petits et les pauvres.

Rien n’arrête Charlie. Lorsque le réalisateur hollywoodien Mark Sennett (Dan Aykroyd), déçu de voir arriver un freluquet, renie sa promesse de l’engager pour 150$ par semaine (un salaire mirifique pour le bateleur londonien !), il improvise devant lui un formidable numéro d’acrobate et de clown et emporte son adhésion. Son frère Sydney (Paul Rhys) tente de le dissuader de réaliser Le Dictateur, qui ne devrait pas trouver son public et exciterait la censure. Il décide de prendre le risque, d’aller de l’avant.

 Attenborough insiste sur la fascination de Charlie pour les femmes. Celle-ci s’enracine dans sa dévotion pour sa mère Hannah qui l’a élevé seule et a sombré dans la folie. Cette passion est érotique. Une scène le représente couché, demandant à sa partenaire de se mettre du rouge à lèvres. La caméra se fixe intensément sur la bouche de la jeune femme.

 Lorsque Charlie Chaplin, âgé de plus de 80 ans, revient à Hollywood pour recevoir un Oscar en hommage à sa carrière, trente ans après avoir été banni des États-Unis, il est ému aux larmes par une scène de The Kid dans laquelle Charlot empêche la déportation d’un petit garçon vers un orphelinat. Pour l’Amérique puritaine, sa vie sexuelle représentait un affront ; mais son parti-pris pour les pauvres le classait parmi les communistes. Le tout-puissant patron du FBI, Edgar Hoover (Kevin Dunn) s’est juré d’avoir sa peau, après que Chaplin l’a humilié au cours d’un déjeuner : alors qu’il pérorait sur les dangers de l’immigration, le comédien exécute la danse des patates, célèbre scène d’un de ses films. Il réussira à l’expulser les États-Unis. Il ne pourra rien contre sa réputation mondiale de comédien et de réalisateur génial.

 La performance de Robert Downey Jr dans le rôle de Chaplin est remarquable.

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