Grande BretagneSociété19 août 20130Fatberg

Dans The Guardian du 8 août, Richard Sugg met en perspective historique la découverte dans un tunnel d’évacuation des eaux usées de Kingston, une banlieue de Londres, d’un « iceberg » de 15 tonnes de graisse et de détritus qui menaçait de faire déborder les égouts de la capitale de Grande Bretagne. A d’autres époques, « Fatberg » (mot valise constitué de « Fat », gras, et « Iceberg ») aurait été considéré comme une opportunité à saisir.

 « Un « Fatberg » colossal de serpillères, de produits sanitaires, et de gras alimentaire bouchant un égout de Kingston a failli faire gicler les eaux usées dans les rues et les maisons de Londres à la fin juillet, écrit Richard Sugg. Ressemblant à une sorte de monstre de film de série B, cette abomination de 15 tonnes nous rappelle qu’il est de plus en plus difficile de garder sous terre les déchets.

 Mais pendant la majeure partie de l’histoire, le gras aurait été considéré comme un bien monnayable. Plutôt que d’envoyer sur le monstre de l’eau à haute pression, la solution verte aurait été d’en faire des chandelles de suif, la principale source de lumière pour la plupart des gens avant le gaz et l’électricité ».

 Négociant en graisse a été longtemps une profession établie : il s’agissait de collecter la graisse dans des cuisines, de la mettre et tube et de la revendre.

 Richard Sugg indique que la graisse humaine fut un ingrédient médical standard en Europe jusqu’à la fin du dix-huitième siècle. On l’utilisait pour traiter la goutte, les crampes, les convulsions, le cancer du sein, les ulcères, les contusions et la mélancolie (dépression). Les bourreaux étaient de grands pourvoyeurs de graisse humaine, ce qui accroissait leurs revenus. On prêtait aussi à la graisse humaine des propriétés magiques, au point que des meurtres étaient accomplis de manière à en prendre possession. Et lorsque les meurtriers étaient arrêtés, jugés et exécutés, leur propre graisse faisait la fortune des bourreaux…

 Le « Fatberg » de Kingston illustre les progrès à faire pour que notre société réduise le gaspillage et accroisse sa capacité de recyclage.

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