Je souhaite partager dans « transhumances » ce qui m’a étonné, dans ma vie personnelle comme dans l’actualité.
Dans cet article de transhumances, je suis admiratif du succès en salles du film « je verrai toujours vos visages » ; j’ai été surpris par la fouille approfondie qui m’a été imposée dans un aéroport international ; et l’ampleur de la crise démographique en Italie m’étonne.
Box-Office
« Je verrai toujours vos visages », film de Jeanne Héry qui raconte le déroulement de deux programmes de justice restaurative, vient de dépasser le million d’entrées en France.
Ce succès est dû en partie à la qualité de la mise en scène et à la pléiade d’acteurs et d’actrices de talent qui incarnent les personnages. Il tient aussi à une curiosité du public : pourquoi et comment des auteurs de crimes et des victimes peuvent-ils se parler ? Est-ce légitime ?
Qu’un million de personnes se soient déplacées pour voir le film est d’autant plus étonnant que la justice restaurative est restée jusqu’à présent confidentielle en France et que peu de programmes sont mis en œuvre.
Fouille
À l’aéroport de Schipol (Amsterdam) en partance pour Bordeaux, j’ai été fouillé comme je ne l’avais jamais été.
Après le passage des bagages, les voyageurs sont invités à se positionner face à une paroi, bras et jambes écartés. Le scan a probablement éveillé des soupçons à mon égard. J’ai fait l’objet d’une fouille exhaustive : mon corps a été palpé, mes poches vidées, le paquet de mouchoirs dépecé, le peigne pliable déplié.
J’ai été étonné d’être ainsi soupçonné de banditisme, voire de terrorisme. Étonné et finalement enchanté : j’ai brièvement échappé au cliché du Monsieur-bien-sous-tous-rapports !
Hiver démographique
Dans un article daté du 13 mai 2023, Le Monde informe qu’en 2022, « l’Italie a donné naissance à moins de 400 000 enfants selon l’Institut national de statistique (Istat), tandis que, sur la même période, le pays enregistrait plus de 700 000 décès. Si la chute de la natalité dans la Péninsule suit une courbe descendante depuis plusieurs années, jamais depuis l’unification du pays en 1861 le nombre de naissances n’avait été aussi bas (…) L’Italie pourrait perdre 11 millions d’habitants ces prochaines années si rien n’est fait pour enrayer la chute des naissances. »
C’est l’ampleur de cet « hiver démographique » qui étonne. De manière moins surprenante, cette donnée est interprétée de manière opposée par les deux bords du spectre politique. À l’extrême droite, on y voit une menace contre laquelle il faudrait se protéger : celle du remplacement ethnique des Italiens de souche par des immigrés. D’autres au contraire soulignent que l’accueil de migrants constitue l’une des réponses à la crise démographique.