ActualitéEuropeGrande Bretagne5 novembre 20100Alliance militaire

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La signature par le président français et le premier ministre britannique de traités scellant pour cinquante ans une collaboration intime entre les armées des deux pays est un événement remarquable.

Ancien ministre de la Défense du Cabinet Fantôme conservateur, Bernard Jenkin a déclaré selon le Guardian : « il ne peut pas y avoir de fusion stratégique avec un pays qui a historiquement, et qui a encore, des objectifs stratégiques diamétralement différents sur la scène mondiale ». On mesure l’énormité, pour le courant de pensée auquel il appartient, d’un accord qui, à côté de la création, presque banale, d’une force d’intervention commune de 10.000 hommes, revient à partager l’arme nucléaire : « interopérabilité » des porte-avions, complémentarité géographique des missions des sous-marins, développement d’un laboratoire en France pour tester les bombes. Si ce n’est pas une fusion, cela y ressemble à s’y tromper !

Le premier ministre anglais David Cameron a évoqué le pragmatisme : il s’agit de mettre en commun des moyens pour réduire les budgets militaires tout en conservant une ambition mondiale. Méfiant à l’égard d’une défense européenne sous l’égide de Bruxelles, il est à l’aise avec un traité bilatéral qui pourrait s’élargir demain à l’Allemagne, aux Pays-Bas ou à l’Espagne.

Il a rappelé que la Grande Bretagne n’était allée seule à la guerre qu’en deux occasions au cours des trente dernières années, en Sierra Leone et dans les Malouines. Il a toutefois, semble-t-il, oublié une occasion où elle y est allée mal accompagnée : en Irak.

Photo « The Guardian » : le sous-marin britannique HMS Astute ensablé près de l’Ile de Skye

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