Société1 juillet 20100Amitié

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Nous venons de passer un délicieux week-end de retrouvailles ensoleillées avec des amis rencontrés durant notre période madrilène, entre 2001 et 2007.

Qu’est-ce qui, dans la multitude des relations que l’on se fait au long de sa vie, explique que certaines prennent plus d’importance ? Qu’est-ce qui nous donne envie de passer un week-end ensemble, alors que nous sommes maintenant dispersés entre Orléans, Lyon, l’Aquitaine, la Bretagne et la Grande Bretagne ? Quelle est la chimie qui opère entre des personnes extraverties au risque de l’exubérance et d’autres qui trouvent en elles-mêmes l’énergie qui les fait agir ? Qu’est-ce qui se passe entre des personnes captivées par des savoirs techniques et d’autres qui vivent d’intuition artistique ? Pourquoi les convictions religieuses ou politiques ne nous séparent-elles pas ? Pourquoi nous réjouissons-nous de nos différences comme d’un bouquet de fleurs parfumées ?

Le « parce que c’était lui, parce que c’était moi » de Montaigne et La Boétie ne me convainc guère. Notre groupe est probablement né du choc du décès d’Axelle, à l’âge de seize ans, en 2002. Il se nourrit du fait que plusieurs de ses membres franchissent le cap de la retraite et qu’il existe entre nous une communauté de génération. Mais l’amitié est surtout le fruit d’un travail au jour le jour. Si Brigitte, Elise et Pascale n’avaient à cœur d’appeler pour souhaiter les anniversaires et prendre des nouvelles ; si Frédérique et Didier n’avaient eu envie de nous faire partager leur joie d’emménager dans une demeure historique au milieu d’un jardin splendide, au bord d’un pré où broutent les ânes Lolita et Pepito ; si Anissa n’était venue plusieurs jours avant nos retrouvailles pour préparer d’exquis mets marocains pour notre colonie ; alors l’amitié se diluerait au rythme des vœux annuels, qui permettent seulement au feu de couver sous la cendre.

Photo « transhumances » : manège à Toulouse.

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