Cinéma7 août 20170Ascenseur pour l’échafaud

En hommage à Jeanne Moreau, France 5 a récemment diffusé « Ascenseur pour l’échafaud », le premier long-métrage de Louis Malle (1958).

Florence Carala (Jeanne Moreau), épouse d’un négociant en armes richissime, est passionnément amoureuse d’un des proches collaborateurs de celui-ci, Julien Tavernier (Maurice Ronet). Les amants se rêvent libres. Tavernier a méthodiquement préparé l’assassinat de son patron, déguisé en suicide. Le crime est presque parfait.

Lorsque Tavernier prend le volant de sa voiture, il se rend compte qu’il a malencontreusement oublié d’emporter la corde qui lui a permis de monter inaperçu à l’étage supérieur. Lorsqu’il revient sur les lieux, c’est l’heure à laquelle le gardien de l’immeuble achève son service et coupe le courant. L’assassin se trouve bloqué dans l’ascenseur.

Tavernier a laissé la clé de contact au tableau de bord de sa voiture. Un jeune malfrat, désireux d’épater sa copine, « l’emprunte ». Florence attend Julien à la terrasse d’un café. Lorsqu’elle voit passer sa voiture avec, à la place du passager, la fleuriste de son quartier, elle se croit trahie.

Florence erre dans Paris sous la pluie, ravagée par l’incertitude et l’angoisse. Julien incarcéré dans l’ascenseur tente par tous les moyens, mais vainement, de se libérer du piège.

Au petit matin, l’inspecteur Charier (Lino Ventura) entre en scène. Un couple de touristes allemands a été assassiné, et les indices (la voiture, l’imperméable…) accusent Julien Tavernier ; et l’inspecteur doute que Carala se soit vraiment suicidé.

« Ascenseur pour l’échafaud » est un film magnifique. La bande-son est formidable. L’errance de Florence dans la nuit parisienne est accompagnée par des vrombissements de moteur, le crépitement de la pluie, la sourdine des conversations dans les bars où elle quémande des nouvelles de Julien. Surtout, par la trompette de Miles Davis qui lui confère un aspect pathétique.

Enfermé dans la cage d’ascenseur, Julien est plongé dans le silence nocturne d’un immeuble de bureau. Les craquements sont amplifiés par l’écho dans la colonne de l’ascenseur. L’atmosphère est terrifiante.

« Ascenseur pour l’échafaud » a offert à Jeanne Moreau l’un de ses premiers très grands rôles au cinéma. On la voit passionnément amoureuse, prête à tout pour sauver son amant. Elle est femme du monde, hautaine et distante ; par amour, elle traîne dans les bars et se retrouve au commissariat aux bras d’un ivrogne et en compagnie des prostituées ramassées pendant la nuit. Le choix du film de Louis Malle pour rendre hommage à la comédienne disparue était pertinent.

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