ActualitéCinéma18 janvier 20210No country for old men

FR3 a récemment diffusé “No country for old men”, film de Joel et Ethan Coen, Oscar du meilleur film en 2008.

Le personnage que le titre du film indique comme central est le Sheriff Bell (Tommy Lee Jones). Son territoire se situe à la frontière entre les États-Unis et le Mexique. Il était habitué à traiter des affaires de délinquance « normales », comme les vols de bétail ou les conflits de voisinage. L’irruption du trafic de drogue transfrontalier change la donne : on parle maintenant de millions de dollars et de dizaines, voire de centaines de morts.

Le Sheriff Bell est dépassé. Le pays a changé. Il est submergé par la violence. Les anciens n’y ont plus leur place : « No country for old men ».

Le premier personnage à entrer en scène est Llewelyn Moss (Josh Brolin). Avec sa femme Carla-Jean (Kelly Macdonald), ils mènent une vie modeste, toujours en manque d’argent. Lorsque Moss découvre par hasard en plein désert des pick-up criblés de balles et leurs occupants assassinés, il flaire la bonne affaire. Il ne tarde pas à récupérer une mallette remplie de liasses de dollars. Moss s’avère déterminé, impitoyable, rusé.

Entre en scène ensuite un psychopathe glacial et inquiétant, Anton Chigurh (Javier Bardem, magistral). Il est armé d’une sorte de tromblon à gaz, avec lequel les bœufs sont tués dans les abattoirs. Il n’hésite pas un seul instant à abattre ceux qui s’opposent à lui. Parfois, il s’amuse à jouer à pile ou face la vie ou la mort d’un quidam que le destin a placé sur sa route. Lorsqu’il s’agit d’opérer à vif la blessure qu’une balle a infligée à une jambe, il le fait lui-même avec la froideur d’un chirurgien.

Anton Chigurth est déterminé à récupérer l’argent et traque Llewelyn Moss, semant la mort sur son passage. Le Sheriff Bell est impuissant à arrêter le cycle infernal de la violence, et à protéger la vie de Carla-Jean Moss.

« No country for old men » est un film d’une grande violence. Mais cette violence n’est pas racoleuse, elle ne cherche pas à faire vendre. Elle constitue simplement une réalité d’aujourd’hui, directement dérivée du trafic de stupéfiants, des sommes stupéfiantes qu’il met en mouvement  et des effrayantes convoitises qu’il excite.

Le film n’est pas dénué d’humour (noir). Lorsque des truands sont assassinés par Chigurth, le Sheriff Bell observe qu’ils sont morts « de mort naturelle… compte-tenu de leur activité ! »

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